Ram II

Ram II (V.M4A5)

Quand le Canada entra dans la Seconde Guerre mondiale, il n’avait aucun régiment de chars et les premières unités mise sur pied pour l’entrainement et l’instruction durent être dotées de vieux chars américains de la Première Guerre mondiale. Cependant, le Royaume-Uni en vint rapidement à demander à l’industrie ferroviaire canadienne de fabriquer les chars d’infanterie Valentine. Ce ne fut pas une petite affaire pour les Canadiens qui n’avaient jamais fabriqué de chars auparavant. Mais les Valentine étaient des chars d’infanterie et les nouvelles unités blindées canadiennes allaient avoir besoin de chars d’assaut pour les combats de blindés. A cette époque, il était hors de question d’obtenir des chars du Royaume-Uni et les Etats-Unis n’étaient pas encore en guerre, Il ne restait donc plus au Canada qu’à se lancer dans l’étude et la fabrication de ses propres chars.

Mais quel char construire ? A cette époque, ll semblait tout indiqué de construire les M3 américains (mis en production pour une commande britannique), mais ces chars qui prirent plus tard le nom de Lee/Grant, avaient un défaut majeur : le canon principal était monté en encorbellement alors qu’on préférait déjà le canon en tourelle qui était beaucoup plus efficace. Les Canadiens décidèrent donc d’emprunter , pour la caisse, la transmission et la mécanique du M3 mais d’armer la nouvelle tourelle d’un canon de 75 mm. Mais, comme à cette époque, les canons de 75 mm étaient un rêve plus qu’une réalité, on commença par choisir une arme de 40 mm alors disponible pour doter les premiers modèles en attendant le canon de QF 6-Pounder de 57 mm.

L’industrie canadienne s’affranchie honorablement de cette tâche qui lui était certainement nouvelle.  En novembre 1941, la production du Ram commence aux usines American Locomotive Works situés à Montréal.. Il fut baptisé char d’assaut Ram (bélier) en référence au blason de la famille du général Worthington et M4A5 pour les Américains. Le Ram Mk I reprenait la transmission, le train de roulement et le moteur -un 9 cylindres en étoile, refroidi par air- Wright Continental R-975- du char moyen M3 américain . Sa conception bien étudiée utilisait surtout le blindage en fonte. Une nouvelle tourelle fut dessinée afin d’intégrer le canon de 2 Pdr. Une petite tourelle dotée d’une mitrailleuse Browning de 7,62 mm est placée à l’avant gauche de la caisse. Cette dernière intègre des portes latérales destinées à faciliter l’évacuation. 

Toutefois , au bout de trois mois, la décision de monter un 6 Pdr Mark III d’origine locale est prise . Ce choix est imposé, alors que les autorités canadiennes souhaitaient une pièce de 75 mm, par la circulaire de tourelle de seulement 1,52 m qui n’accepte pas de pièces trop puissantes. Le canon de 2 Pdr originel fut bientôt remplacé par celui de 6 Pdr sur le Ram Mk II, et la production réelle commença sur la fin de 1941. L’armement auxiliaire se compose de trois mitrailleuses de 7,62 mm dont une dédiée à la lutte antiaérienne . Dès l’apparition de ce char, on fit de nombreuse modification qui ne touchèrent pas à la conception originelle puisque le Ram était un bon char. L’épaisseur du blindage variait entre 25 et 89 mm.

L’ensemble de la production dota les régiment ABC canadiens qui, après leur formation, partirent pour le Royaume-Uni. Mais le Ram ne devait jamais recevoir son baptême du feu comme char-canon. Ver le milieu de 194, les Sherman M4 sortaient, à cadence accélérée, des chaînes de productions américaines ; et, comme ce char avait déjà un canon de 75mm, on décida, pour des besoins de standardisation, de doter toutes les unités canadiennes de M4. Les Ram ne servirent plus qu’à l’instruction. 

Désigné Ram II depuis la greffe du 6-Pdr (57mm) d’origine canadienne, le blindé reçoit également un gyrostabilisateur destiné à faciliter le pointage de l’armement principal, tandis que la tourelle est mue hydrauliquement. Un nouveau masque de tourelle est par ailleurs dessiné et les trappes de tir pour les pistolets sont supprimées. Tout comme l’embrayage, la suspension est également améliorée. La présence de patin de chenille CDP fabriqués au Canada augmente les capacités en tout-terrain qui se révèlent supérieures à celles du M4. Le moteur reçoit des filtres à air différents. En outre, il peut désormais fonctionner avec de l’essence présentant un indice d’octane de 80. L’arrivée massive des M4 met fin à l’assemblage du Ram II, dont les châssis servent de base à des engins spéciaux à l’exemple du char lance-flammes Badger (blaireau).

Caractéristiques

Catégorie : Char moyen

`Constructeur : Montréal Locomotive Works

Exemplaires produits : 50

Equipage : 5

Morphologie

Poids : 29,48 t

Longueur : 5,79 m

Largeur : 2,77 m

Hauteur : 2,67 m

Protection

Blindage tourelle

Frontal : 75 mm

Latéral : 30 mm

Arrière : 38 mm

Blindage caisse

Frontal : 75 mm

Latéral : 38 mm

Arrière : 38 mm

Blindage superstructure

Frontal : 50 mm

Latéral : 65 mm

Arrière : 38 mm

Mobilité

Vitesse maximale 

Sur route : 40 km/h

Tout terrain : 32 km/h

Autonomie

Sur route : 232 km

Tout terrain : nc

Pente : 30°

Obstacle vertical : 0,61 m

Tranchée : 2,26 m

Gué : 0,91 m

Armement

Principal 1 canon QF 6-Pounder MK. VL/50 (57mm)

Munitions : 92 projectiles

Secondaire : 3 mitrailleuses M1919A4 de 0. 30 (7,62 mm)

Munitions : 4 400 projectiles de 7,62 mm

Motorisation

Moteur : 9 cylindres essence Continental R-795 EC2

Puissance : 400 cv à 2 400 tr/mn

Radio : N°. 19

 

Sources :TNT Trucks&Tanks hors-série N°6 Les chars moyens et lourds anglo-américains de la Seconde Guerre mondiale.

L’encyclopédie des armes Chars français et britanniques 1939-1945 fascicule N°67.

 Archives Canada