KV-85

KV-85

 

Aves la mise en service du PanzerVI Ausf .E Tiger, le KV-1S ne répond plus aux exigences du champ de bataille, et les Soviétiques tentent de la remettre à niveau en greffant un tube de 85 mm modèle S-31. Rappelons que, début 1940, une version agrandie du KV-1 dotée d’un canon de 85 mm était à l’étude, mais l’intervention calamiteuse du maréchal Kulik, détracteur de l’Arme blindée et de ses nouveaux matériels, mais pourtant très influent car écouté par Staline, entraine des retards qui sont fatals à la mise en route de la production. Sa volonté impérieuse d’installer un 107 mm en lieu et place du 85 mm fait que la char n’est pas prêt à la déclaration de guerre et son achèvement jamais atteint.

Cependant, le principe de l’adaptation d’un 85 mm n’est pas oublié, et le projet ressort à la fin de 1942, lorsque les bureaux d’étude disposent de plus de temps à consacrer aux évolutions, après avoir planché sur les simplifications pour atteindre un therme de fabrication maximal. La mise en service du KV-1S permet de disposer  d’un châssis de bonne qualité pour cette pièce plus lourde, mais , une fois de plus le manque de place dans la tourelle pose problème. Un prototype, le KV-1S 85, est testé en juillet 1943 à Kubinka, le centre d’essai des blindés à l’ouest de Moscou. Le S-31 donne toute satisfaction, mais son encombrement fait que l’équipage dans la tourelle du KV-1S est réduit à deux hommes, annulant les avantages de cette dernière. La solution qui est adoptée implique deux changements radicaux du KV-&. La tourelle moulée, plus large encore, permet d’abriter un 85 mm D-5T plus compact (en cours de développement et mis au point par l’équipe de l’ingénieur Petrov) et trois hommes. En conséquence, sa plus grande largeur nécessite un chemin de roulement de pus grand diamètre, qui oblige à son tour à procéder à un accroissement de la taille de la caisse du KV-1S. Le KV-85, tel qu’il est baptisé , reprend donc la caisse du KV-1S, dont l’élargissement est visible au niveau de la tourelle, les flancs de la partie supérieure étant en quelque sorte « cintrés » pour accepter le nouveau puit. La conséquence immédiate est la suppression du poste de mitrailleur de caisse pour gagner de la place.

L’arme automatique est maintenant fixe et actionnée. Cela permet également de redistribuer les emplacements des réservoirs de carburant et des munitions tout en augmentant les quantités emportées, malgré l’encombrement supérieurs des obus de 85 mm par rapport à ceux de 76,2 mm.

La tourelle moulée et très arrondie, nettement plus grosse, conserve la même disposition que sur le KV-1S, avec le tireur sur le côté gauche, le chef de char derrière lui et le chargeur à droite du tout récent 85 mm. Le commandant bénéficie donc d’un tourelle qui est, suprême raffinement, doté d’une trappe. De ce fait, pour la première fois sur le KV-1, l’équipage dispose de trois frappes en cas d’évacuation. Inutile de préciser que cette innovation est la bien venue et est très appréciée.

Par la suite, la mise en service des JS-1 et de JS-2 (canon de 122 mm) réduit fortement l’intérêt du KV-85, qui ne sera produit qu’à 130 exemplaires, car considéré comme simple engin de transition.

 Pour les unités d’élite

En raison de leur puissance de feu et en attendant l’arrivée des chars IS, les KV-85 sont versés aux unités d’élite, en l’occurrence plusieurs régiments lourd de la Garde, qui les reçoivent en octobre-novembre 1943. La dotation est normalement de 21 KV-85 par régiment. Ils servent notamment dans les 7e, 11e, 15e et 29e régiments blindés lourds de la Garde. Leur canon leur permet de se mesurer aux Tiger et Panther. Le KV-85 va bientôt laisser place à un char d’allure assez proche, puisqu’il utilisera même tourelle, le IS-85, rebaptisé plus tard IS-1.

 

Caractéristiques

Poids : 46 tonnes

Longueur : 8,60 m

Largeur : 3,25 m

Hauteur : 2,90 m

Moteur : V2

Puissance : 600cv

Vitesse maximale sur route : 40 km/h

Autonomie : 250 km

Equipage : 4 hommes

Blindage maximun : 160 mm

Armement :  1 canon DT-5 de 85 mm

                      3 mitrailleuses DT

 

Sources :TNT Trucks & Tanks hors-série n°22 les chars lourds soviétiques Projets & variantes

L’aventure des chars de la Seconde Guerre mondiale Hachette collection Stéphane Ferrard