FCM 36 tourelle APXR

FCM 36 tourelle APXR

A la fin des années mille neuf cent vingt, l’armée française est « handicapée » par les énormes quantités de chars légers FT encore en service. Datant de la Première Guerre mondiale, ces blindés (4 516 chars produits) destinés à accompagner l’infanterie freinent les achats de nouveaux matériels, car beaucoup sont encore opérationnels (3 728 disponible en 1921) et l’administration militaire ne juge pas encore nécessaire de les remplacer. Toutefois, les progrès des canons antichars mettent en lumière la faiblesse de leur blindage et un successeur est demandé en 1933.

La même année, la société Hotchkiss propose de construire un char d'accompagnement d'infanterie léger en masse et à faible coût. L'armée française invite alors l'ensemble de l'industrie française à offrir des conceptions alternatives. En fin de compte, les trois prototypes concurrents sont mis en production : le Hotchkiss H35, le Renault R35, le FCM 36, le char Batignolle-Châtillon ne dépassant pas les essais.

Le projet Hotchkiss propose un char léger mieux protégé avec un blindage de 30 mm d’épaisseur, les autres caractéristiques sont presque calquées sur celles du FT avec un équipage de deux hommes et une vitesse comprise entre 8 et 10 km/h. On reste dans la classe de char d’accompagnement de l’infanterie. L’armement reprend grosso modo celui de son prédécesseur avec toutefois le montage de deux mitrailleuses. 

Les militaires sont séduits par cette fiche technique et décident de l’officialiser avec la rédaction, en août 1933, d’un programme de chars légers d’un poids maximal de six tonnes.

Une lutte acharnée s’engage alors entre les trois constructeurs cherchant à prouver qui était supérieur à l'autre. Si Renault et Hotchkiss établissent une sorte de trêve dans leur rivalité pour obtenir les bonnes grâces de l'armée française (infanterie pour le R35 et cavalerie pour le H35). Les deux constructeurs optent pour des caisses en acier coulé. Cependant, cette technologie est encore mal maitrisée par les sous-traitants. La tourelle APXR est retenue par les deux constructeurs pour équiper leur char.FCM a de solides références dans le secteur des blindés. Le constructeur veut lui aussi « sa part de gâteaux » dans ce marché. Son projet est innovant et menace Renault et Hotchkiss. FCM présente un char d’un concept est diamétralement opposé à celui de ces concurrents en utilisant des plaques de blindage soudées et une motorisation Diesel ainsi que sa propre tourelle.

Le FCM.36 est supérieur dans la protection. Le blindage en plaque inclinée et soudée possède l’avantage de faire ricocher plus aisément les projectiles. Le char est équipé d’une  pressurisation contre les  agents chimiques . Il possède aussi une meilleure autonomie avec une motorisation Diesel qui double le rayon d’action, une plus faible consommation de carburant et une meilleure mobilité. Le principal défaut est son prix de revient nettement plus élevé. Coût unitaire : 4 500 000 francs.

Le FCM 36 souffre des mêmes défauts que les chars légers français de l'époque : le canon de 37 mm SA 18, destiné à appuyer l'infanterie mais inadapté au combat antichar, arme une tourelle monoplace, où le canonnier-chef de char, débordé, pouvait difficilement tirer, communiquer et commander en même temps. 

Il est à noter que le char FCM 36, quoique couvert d’éloges par la commission chargée des tests sera victime du loobing Renault /Hotchkiss. Une commande de « consolation » de 100 chars sera quand même passée. Hélas, mal employé, le char ne put prouver ses qualités intrinsèques lors des combats de 1940.

L’échangeabilité des tourelles

Le cahier des charges impose entre-autres aux trois constructeurs un chemin de roulement identique pour la tourelle afin de pouvoir équiper les chars avec les tourelles des concurrents.

Il est donc étudié des alternatives telles que le R35 utilisant la tourelle FCM et le FCM36 utilisant la tourelle APX-R. Ces tests ont principalement prouvé la capacité de passer d'une tourelle à une autre pour faciliter l'envoi de pièces par la ligne d'approvisionnement. 

Mais cette option ne fut jamais utilisée en opération.

Le FCM36 est produits en très petit nombre et l’inversion des tourelles ne fut pas de mise. Les chars conservaient leur propre tourelle. La tourelle n’étant la partie qui tombe en panne facilement. Lorsque cela se produit, généralement tout le char est détruit ou du moins abandonné.

La tourelle APXR

La tourelle APX R, ou R1 est monoplace, destinée aux chars légers Hotchkiss H35 et Renault R35. La lettre R désigne l'atelier de Rueil où les tourelles sont fabriquées. 

Elle est montée sur un chemin de roulement de 875 mm de diamètre intérieur. La tourelle de base est équipée d’un canon de 37 mm SA 18 et d'une mitrailleuse MAC 31. La version améliorée a un canon de 37mm SA 38 . 

Diascopes et épiscopes

Les tourelles APX sont équipées de diascopes Chrétien. Le chef de char observant à travers le diascope est protégé par deux cônes en verre trempé.  En cas de choc, le cône touché recule et déclenche un obturateur blindé. Mais cette méthode bloque alors la vision. Les diascopes sont donc remplacés par des épiscopes PPL RX 160 à vision indirecte sur toutes les tourelles APX, sauf l'APX 2 et les APX 3 de première série1.