FCM 36

FCM 36

Le FCM 36 est un char au dessin moderne intégrant des solutions techniques novatrices comme un blindage constitué de plaques laminées et mécano-soudées. Leur profil balistique incliné permet d’en augmenter la résistance en favorisant le ricochet des projectiles. En outre, l’habitacle est protégé des gaz par un système de surpression. Son train de roulement de type poutre est constitué de quatre balanciers triangulaires à deux galets plus un isolé à l’avant. L’ensemble est couvert par un tunnel de protection dans lequel la boue a malheureusement tendance à s’accumuler. Lors des essais des deux prototypes, il avait été demandé une modification du train de roulement. Les premiers exemplaires de série sont réceptionnés à partir du 2 mai 1938 mais la remarque principale à propos du tunnel de protection des chenilles n’a pas été observée : sur sol gras ou meuble, la chenille subit un « bourrage » qui nuit à son bon fonctionnement et met à mal la mécanique. En période de fort gel, ce « bourrage » pouvant même immobiliser le blindé. Fonctionnant au Diesel, le moteur Ricardo-Berliet réduit les risques d’incendie tout en portant l’autonomie à 16 heures, soit le double des autres chars français. La tourelle conçue par FCM s’avère plus légère de 265 kg que l’APX R tout en étant moins vulnérable. 

Cette tourelle de forme si particulière présente aussi la capacité d’être adaptés sur les châssis Renault et Hotchkiss et donc, in fine, sur tous les chars légers du programme de 1933.

Elle est donc privilégiée ; toutefois, si elle accepte le canon long de 37 mm SA 38, les vibrations consécutives aux tirs endommagent les soudures. Les FCM 36 conservent donc leurs canons de 37 mm SA 18 de 21 calibres, dont l’obus perforant ne transperce que 21 mm d’acier vertical à 500 mètres. Les 100 FCM 36 commandés sont réceptionnés entre le 2 mai 1938 et le 13 mars 1939. L’engin ne reçoit aucune radio, tout comme les autres blindés légers français qui doivent communiquer grâce à des fanions.

Le baptême du feu

Au 10 mai 1940, 90 exemplaires sont répartis dans deux unités : les 4e et 7e BCC. Les unités sont dirigées ensemble ver la percée de Sedan où le 7e BCC heurte de plein fouet les Panzer de Guderian. Si le lancement de l’attaque au petit jour commence sous de bons augures, très vite les FCM 36 sont pris à partie par les blindés allemands mais aussi par l’aviation et l’artillerie ennemie. Leur canon de 37 mm est inefficace contre les Panzer, et l’infanterie qui avance avec eux manque de munitions. La 1ere compagnie perd 9 blindés et la 2e voit ses effectifs fondent de moitié (la 3e compagnie perdra 10 chars). A part donner du répit aux unités françaises, l’action du 7e BCC ne donne rien de positif ; pire les équipages se sont aperçus que leurs obus de 37 mm ne percent pas les Panzer II. Pendant les combats, les équipages notent la solidité du blindage du FCM 36 face aux chars allemands. Le 15 mai au matin, le 7eBCC est réduit à peu de chagrin et ne dispose plus que de quatre chars qui sont hors d’état de combattre. De son côté, à cause d’une mauvaise coordination avec l’infanterie, le 4e BCC est obligé de rester en position défensive et de couvrir le repli d’unités d’infanterie mais il repart à l’assaut le même jour au nord de Stonne. Ce sera la seule opération où des FCM 36, bien coordonnés avec l’infanterie, repousseront avec succès les troupes allemandes. L’unité va combattre jusqu’au 13 juin où elle va à nouveau se couvrir de gloire en arrêtant de nombreuses fois l’avancée allemandes autours de Romilly.

Caractéristiques

Catégorie : Char léger

Constructeur : Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM)

Exemplaires produits : 100

Equipage : 2

 

Morphologie

Poids : 12,35 t

Longueur : 4,51 m

Largeur : 2,14 m

Hauteur : 2,20 m

 

Protection

Blindage tourelle : 40 mm

Blindage caisse 

Frontal : 25 mm

Latéral : 20 mm

Arrière : 20 mm

Blindage superstructure 

Frontal : 40 mm

Latéral : 30 mm

Arrière : 20 mm

 

Mobilité

Vitesse maximale

Sur route : 24 km/h

Tout-terrain : 12 km/h

Autonomie

Sur route : 225 km

Tout-terrain : 140 km

Pente : 20°

Obstacle vertical : 0,50 m

Tranchée : 1,60 m

Gué : 0,80 m

 

Armement

Principal : 1 canon de 37 mm SA 18 L/21

Munitions : 102 projectiles

Secondaire : 1 mitrailleuse de 7,5 mm Châtellerault modèle 31

Munitions : 3 000 projectiles

 

Motorisation

Moteur : Ricardo-Berliet 4 cylindres Diesel

Puissance : 105 cv

 

Radio : Sans

 

Sources : TnT Trucks&Tanks Hors-série N°5 Les engins de combat de l’armée française en 1940.

TnT Trucks&Tanks Hors-série N°37 lLes chars français de 1920 à 1946 ;