M3 Grant

M3 Grant char moyen

Lorsqu’elle arrive aux Etat-Unis, en juin 1940, la British Tank Commission veut faire construire ses chars sur place. Les Américains refusent . Ils préfèrent leur vendre leurs matériels, comme le char léger M2 A4 (futur M3 Stuart) et le modèle moyen M 2.

Un compromis

Les Britanniques acceptent cette exigence. Cependant ils imposent, dans un premier temps, qu’une tourelle de leur conception, qui permet l’installation d’un équipement radio spécifique, soit installée sur le char moyen M 2.Cette tourelle, plus plate que les modèles existants, est entièrement moulée. Ses lignes rondes et régulières favorisent son camouflage.

… De courte durée !

Selon le développement de leurs blindés et leur expérience du combat, les Français et les Britanniques veulent démontrer aux Américains que le M 2 est véritablement obsolète et qu’il ne peut continuer à être produit. Une évolution, en matière de blindage et l’utilisation d’un armement plus puissant s’impose, face aux matériels allemands. Le canon de 75 mm reste pourtant la meilleure des armes. Contrairement à beaucoup d’idées reçues, celui-ci est destiné à détruire des fortifications et des positions, et non pas des blindés. Ce rôle revient au 37 mm, prévu et installé plus tard en tourelle. Poussés par les Britanniques qui désirent acquérir le plus rapidement possible un char de ce type, l’Ordnance Corp et l’Arme blindée américaines « planchent » sur le sujet. Pressé par le temps et surtout par les sujets de sa Gracieuse Majesté qui s’impliquent de plus en plus dans le projet,  ils décident d’utiliser les bases du char M 2 pour réaliser l’engin tant désiré, dont le canon de 75 mm type M 2 ne peut être installé qu’en casemate.

Une production à grande échelle

A la vue des premiers plans, les Britanniques adoptent immédiatement me futur M 3 . Ils en passent commande, dès octobre 1940, aux société Baldwin Locomotives et Pullman. A lors que le char n’est encore qu’au début de son étude, le gouvernement américain demande que le contrat, signé avec Chrysler pour la fabrication de 1 000 chars moyens M 2 A 1, soit modifié. Il veut que ces derniers soient remplacés par un nombre similaire de M 3. Ce nouveau contrat ne fait que renforcer la construction , par Chrysler et en accord avec le gouvernement américain, du Detroit Tank Arsenal. Ce nouveau complexe s’étend sur un terrain de 520 000 m2, à la périphérie de la ville. Il est exclusivement déstiné à la fabrication, en grande série, du futur blindé. Ingénieurs, techniciens et miltaires travaillent sans relâche et de concert, afin de réaliser le plus rapidement possible ce char moyen, dont le modèle pilote est officiellement présenté début 1941. Sa fabrication démarre au mois d’avril, chez Baldwin, American Locomotive et dans l’usine du Detroit Tank Arsenal, nouvellement achevée. Comme prévu, les Britanniques sont les premiers à « toucher » les M 3. Ils sont équipés de leur tourelle spécifique, préalablement testés sur des modèles M 2. Parmi les 4 924 exemplaires réalisés d’avril à août 1941, seul 800 sont équipés de cette tourelle. Les autres reçoivent le modèle de conception américaines, plus haut et surmonté d’un tourelleau.

La terreur des blindés

Baptisé du nom de Lee, afin de se démarquer du char léger M 3, également en dotation dans l’armée de Sa Majesté, ce modèle est le premier à partir au front.  Deux cents de ces exemplaires sont ainsi livrés à la 1re et 7e divisions blindées britanniques. Celles-ci les engagent , à partir de mai 1942, dans la bataille de Gazala et les combats de Bir-Hakeim. Les M 3, équipés de la tourelle américaine plus tardivement baptisés Grant, sont eux aussi en dotation dans l’armée britannique. Ces derniers, en plus petit nombre, restent dans un premier temps aux Etat-Unis ou sont envoyé en Grande-Bretagne, pour permettent la formation et l’entraînement de leurs futurs équipages. Le rôle premier du char n’étant plus totalement de mise, le M 3 devient surtout un « exterminateur » de blindés. Capable de tirer des obus explosifs, le M 3 reste redoutable face aux canons de 88 mm, aux Panzer III à canon court de devant les rares modèles J, armés du 50 mm long (seuls 19 exemplaires sont présents sur ce théâtre d’opération).Les Panzer IV canon long sont quasi inexistants. Les quatre modèles alors en service dans le désert, n’ont pas encore reçu leurs munitions, ce qui laisse au Lee une chance de s’imposer rapidement.

Un échec cuisant

Supérieurement armés et mieux blindés que les chars britanniques, les chars moyens M3 sont accueillis comme les sauveurs de la 8e Armée. Cette notoriété est de courte durée : un mois plus tard, en jullet 1942, les Panzer IV spéciaux sont engagés contre eux et leur infligent de lourdes pertes lors de la bataille d’El Alamein .Seule la supériorité quantitative de ces chars, auxquels s’ajoutent de nombreux Grant et M3 A 5, puis l’arrivée du Sherman, permettront de stopper définitivement l’avancée des blindés de Rommel.

 

Caractéristiques *

Catégorie : Char moyen

Constructeur : Baldwin Locomotive Works, Pressed Steel Company, etc. 

Exemplaires produits : environ 200

Equipage :  7

Morphologie

Poids : 28,1 tonnes

Longueur : 5,64 m

Largeur : 2,72 m

Hauteur : 3,02 m 

Protection

Blindage tourelle

Frontal : 76 mm

Latéral : 51 mm

Arrière : 51 mm

Blindage caisse 

Frontal : 51 mm`

Latéral : 38 mm

Arrière : 38 mm

Blindage superstructure 

Frontal : 38 mm

Latéral : 38 mm

Arrière : 38 mm

Mobilité

Vitesse maximale 

Sur route : 34 km/h

Tout-terrain : 18 km/h

Autonomie

Sur route : 193 km essence

Tout-terrain : NC

Pente : 30°

Obstacle vertical : 0,61 m

Tranchée : 2,30 m

Gué : 1 m

Armement

Principal : 1 canon M2 de 75 MM

                 1 canon M5 ou M6 de 37mm

Munitions : 65 projectiles de 75 mm

                   128 projectiles de 37 mm

Secondaire : 3 ou 4 mitrailleuses M1919A4 de 0.30 (7,62 mm)

Munitions : 4 084 projectiles de 7,62 mm

Motorisation

Moteur : Wright (Continental) R975 EC2 9 cylindres essence

Puissance : 400cv à 2 400 tr/min

Suspensions : VVS Vertical Volute Spring

Radio : N° 19

 * varient selon les sources 

 

 

Sources : L’aventure des chars de la Seconde Guerre mondiale Hachette collection, Stéphane Ferrard