Pont Lorois

Le sabotage du pont Lorois

Depuis le 12 août 1944 et la formation de la poche de Lorients, les positions allemandes et américaine restent figées.

Les percées allemandes à travers la ligne défensive des Résistants stationnés dans le secteur de Belz étaient redoutées dès la constitution de la « poche ». 

Le pont qui relie les 2 rives de la Rivière d’Etel entre Belz et Plouhinec constituait le point de passage obligé pour un éventuel raid ennemi dans le but où celui-ci aurait voulu reprendre pied sur Auray.

Cette crainte est confirmé par le récit de Jean Perez 

« Alors le 3 août vers 20 h, l’opération militaire s’est mise en place : opération d’intimidation et de répression menée par les unités F.F.I. renforcées de retour d’ Auray, d’où on les avait retirées les 27 et 28 juillet en direction de la poche de résistance allemande de Lorient ».

De septembre à novembre 44 le bataillon « Marco » est remplacé par le bataillon 

« Le Cosquer » d’Auray, il se positionne le long d’une ligne de Carnac à Etel, une section est chargée du secteur des Quatre Chemins de Belz.

Les accrochages avec l’ennemi sont relativement fréquents et parfois violents, les Allemands de Plouhinec traversent le pont qu’ils contrôlent pour se ravitailler du côté de Belz créant ainsi de l’insécurité.

Louis Audic d’Erdeven se trouvait justement en poste aux Quatre Chemins Belz avec sa section durant cette période (septembre-octobre-novembre)

« je n’ai jamais vu des résistants dans ces postes, il n’y avait personne entre le pont et nous. Un jour, en octobre-novembre, les Allemands venus de Plouhinec ont passé le pont, il y eut une razzia dans les basses cours du côté de Kergo (village de Belz à l’entrée du pont qui ne s’appelait pas encore Pont Lorois), les habitants fuyaient vers nous, les Allemands tentaient de mettre le feu aux maisons avec des bouteilles pleines d’une sorte de goudron enflammé". 

Heureusement les Allemands se sont retournés sur Plouhinec sans qu’on ait eut a intervenir.

Devant ces incursions allemandes et le peu de moyen des résistants en hommes et en matériel pour contenir une éventuelle percée vers Auray et aux regards des diverses tentatives effectuées par l’aviation alliée, l’Etat Major F.F.I. décida de la destruction du pont.

Dans la nuit du 2 au 3 novembre, une équipe de sabotage comprenant 6 hommes, commandés par le lieutenant Louis Cocher de Saint Cado, et chaussée de pantoufles profite du bruit de la marée montante pour couvrir leur avancée sur le pont.

Les abords sont minés et parsemés de chevaux de frise, de plus il faut tromper la vigilance des sentinelles.

Les charges placées sur les câbles du pont ne parviennent pas à ébranler 

sérieusement l’ouvrage, qui malgré tout est inutilisable. 

Les chasseurs bombardiers venues de Meucon d’abord, puis l’artillerie des Américains ensuite acheva sa destruction les 5 et 6 novembre suivants, coupant ainsi la poche de Lorient en deux.

 

Sources : http://iledunohic.bzh/spip.php?article13

Musée de thoniers d'Etel