SU-101

SU-101 SPA

 

Durant l'automne 1944, l'usine Uralmash (UTZM) lança la production du canon automoteur SU-100 armé du canon de 100 mm D-10S. Ce modèle de canon automoteur était particulièrement mobile et bien protégé grâce à un blindage frontal de 75 mm en pente. Sur la plupart des canons automoteurs russes, le compartiment de combat était disposé à l'avant. Sur les canons automoteurs dont le compartiment de combat était situé à l'avant, le canon augmentait fortement la longueur du véhicule, ce qui était un et désavantage sur les terrains confinés (bois, village étroits...) et au relief très accidenté (surtout dans les creux où le canon pouvait se planter dans la terre avec risque de casse). De plus la disposition en avant du compartiment de combat déplaçait également le centre de gravité vers l'avant, surchargeant ainsi les premiers galets et la suspension. Il était nécessaire sur ces véhicules d'immobiliser le canon en mouvement.

  Le développement du SU-100 débuta au même moment que le début de la production du chasseur de char SU-100 à Uralmash. A la fin de 1944, l'ingénieur N.V. Kurin réalisa plusieurs designs de canons automoteurs basés sur des chars existants. En octobre 1944, Uralmash proposa cinq de ces designs au conseil technique du NKTP: le SU-122P (122 mm D-25S), ESU-100 (100 D-10S), SU-100-M-1 (100 mm D-10S) basé sur le T-34, SU-100-M-2 (100 D-10S) basé sur le T-44 et SU-122-44 (122 D-25-44S basé sur le T-34. Le conseil technique du NKTP choisi le SU-100-M-2 et le SU-122-44 parmi eux. Le 26 octobre 1944, Uralmash reçu l'ordre de réaliser les prototypes de ces deux canons automoteurs. En décembre 1944, les dimensions du SU-122-44 furent jugée excessives alors que le SU-100-M-2 avec son compartiment de combat arrière avait une longueur total plus courte. Il fut donc décidé de conserver finalement que le SU-100-M-2 et les tests officiels furent fixés au 1er mai 1945.

Durant mars-avril 1945, deux prototypes furent complétés. Le premier, le SU-101 était armé du 100 mm D-10S alors que le second, le SU-102 était armé du 122 mm D-25S-44. Durant l'été et l'automne 1945, les deux véhicules furent testés sur les terrains de l'usine. 

Description technique du SU-101

Ce canon automoteur d’un genre nouveau voit donc son compartiment de combat -abritant la culasse, le système de pontage, d’équilibrage, le lien élastique du canon et trois membres d’équipage ( chef d’engin, tireur et chargeur) - installé à l’arrière du châssis, tandis que le bloc moteur et la transmission sont déplacés vers l’avant du véhicule. La protection de l’engin  est particulièrement soignée par rapport à son poids de 34,1 tonnes. La caisse accuse un blindage de 90 mm d’épaisseur incliné à 27°, tandis que la superstructure atteint le chiffre respectable de 122 mm à 35° . Les côtés et l’arrière se contentent respectivement de 75mm et 40 mm.

Le SU-101 est donc occupé de la pièce de 100 mm  D-10s, dont la base est protégée par un épais mantelet  capable de débattre de -2° à +18° en site et de 22,5° en direction. Des valeurs nettement supérieures à celles du SU-100 de base. La dotation en munitions s’élève à 35 projectiles de 100 mm, soit sensiblement la même que son prédécesseur, et 450 coups pour la mitrailleuse lourde Degtiariova Chpaguina Kroupnokaliberny (DShk) de 12,7 mm montée en position antiaérienne, une arme que l’ancienne génération de chasseurs de chars ne possédait pas.

La disposition  tout en avant du moteur V-2-44 permet de contrebalancer le poids de la culasse du canon. Sa longue volée de 6,3 mètres s’équilibre d’elle mum en se positionnant au milieu de la caisse, et surtout, il ne dépasse quasiment plus de la partie avant du châssis, éliminant de fait la tendance naturelle à piquer du nez des autres SU. Pour garder une certaine standardisation et faciliter la production en série, la transmission du T-34 est reprise, avec quelques modifications, tandis que la suspension à barre de torsion est empruntée au T-44. Ainsi équipé, le SU-101 peut atteindre la vitesse respectable de 54 km/h sur route.

La communication avec l’extérieur se fait par l’intermédiaire d’un poste radio modèle 9-RS.L es quatre membres d’équipage peuvent échanger des informations grâce à l’installation d’un intercommunal. Le conducteur est le principal bénéficiaire de cet aménagement. Son poste de pilotage est en effet situé à l’avant gauche de la caisse, juste à côté du moteur.

Les premiers tests sur le terrain démontent rapidement que l’ergonomie des « Uralmash » - 1 est à revoir au plus vite. Faute d’une bonne isolation du gros V12 Diesel, la température du compartiment de combat grimpe en fliche. La situation est tout particulièrement catastrophique pour le pilote, qui doit conduire le blindé avec le moteur comme passager. L’ été et l’automne sont mis à profit par les ingénieurs pour repenser les systèmes de ventilations et de refroidissement. Ce réaménagement permet le repositionnement de la radio dans un endroit un peu moins exposé aux fortes températures. 

 Les deux prototypes passèrent encore des tests et furent recommandés pour le service. 

 Cependant ils ne furent jamais acceptés en raison de la fin de la guerre et le nombre plus que suffisant de modèles déjà existant ou encore l'introduction du T-54 avec son canon de 100 mm.

 

 Sources :

TNT Trucks&Tanks Hors Série N°18 T-34 & variantes

http://www.wardrawings.be/WW2/Files/1-Vehicles/Allies/2-USSR/05-TankDestroyers/SU-101/File/1-Genesis-Production.htm