M3A1 Satan

Les Stuart lance-flammes

 

La bataille de Tarawa en novembre 1943 démontre que les lance-flammes sont quasiment les seules armes capables de réduire les fortins japonais. Ce n’est pas l’action directe du feu qui contraint les soldats nippons à capituler, mais le fait que les flammes consomment l’oxygène présent dans le bunker, asphyxiant ses occupants. Toutefois, la portée réduite des modèles portatifs présente trop de danger pour les servants. Loin des prototypes officiels aussi compliqués qu’inefficients., les Marines décidèrent fin 1943 de concevoir puis de fabriquer des armes réellement efficaces avec leurs propres moyens. Ces conversions vont se révéler contre toute attentes tout à fait viables. Après quelques tentatives infructueuses pour installer les lance-flammes portables M1A1 ou M2-2, le Corps de Marines va reprendre à son compte le lance-flamme « Ronson » . Il est à noter pour la petite histoire que celui-ci a été subtilisé sur une base de l’Army, celle-ci ayant refusé le prêt de l’engin aux Marines. Amélioré par les Canadiens, le système « Roson » combine fiabilité et efficacité. Ces travaux ne bénéficient évidemment du soutien de Washington. Poiur éviter les inévitables lourdeurs administratives, le Marine Corps va modifier des Light Tanks M3/M3A1 déclassés en remplaçant le canon de 37 mm par un projecteur lance-flammes et en installant des réservoirs de 773 litres de liquide inflammable dans la caisse. Malgré le côté amateur de cet assemblage, les premiers tests sont concluants. L’utilisation di dioxyde de carbone comprimé comme gaz de propulsion assure des performances tout à fait satisfaisantes. La portée maximale atteint ainsi 73 mètres. Des essais ultérieurs vont toutefois démontrer qu’en pratique, l’équipage ne pouvait espérer toucher une cible qu’à une distance de 64 mètres. Le M3A1 « Satan » lance-flammes est produit à 20/24 exemplaires en 1943. L’installation du lance-flammes en tourelle limite la rotation de cette dernière à 170°. Par la suite, des M3A1 vient leur mitrailleuse de caisse remplacée par un lance-flamme E5R2-M3 qui se substitue au tube de 37 mm.

Les 773 litres de liquide inflammable installés dans la caisse du char lui assure une autonomie convenable. Afflué d’un surnom on ne peut plus évocateur, le M3A1 « Satan » lance-flammes est produits à 24 exemplaires. En juin 1944, ces chars entrent en action à Saipan pour une ouverture de bal enflammée ! Seule arme assez terrifiante pour forcer les Japonais à se rendre, et encore ..

Les M3A1 « Satan » se révélent être des atouts de poids pour les Marines confrontés au jusqu’au boutisme de leurs adversaires. Les commandants d’unités vont vite se rendre compte de leur impact positif sur les combats au point que bon nombre de vieux M3A1 vont être transformés en chars lance-flammes.

Cependant, Le M3 Flamthrower n’est pas la plate-forme idéale pour un char lance-flammes. La portée réduite de son projecteur oblige l’équipage à s’approcher bien trop près de ses cibles. Un petit jeu auquel le char américain ne peut se permettre de jouer compte tenu de sa faible protection.

La nouvelle solution retenue sera la conversion du M4 Sherman en char lance-flammes.

 

Fiche technique

Année : 1943

Exemplaire : 24

Equipage : 4

Type de char : Char lance-flammes

Morphologie

Poids en charge : 15 t

Longueur :  5,03 m

Largeur : 2,52 m

Hauteur : 2,57 m

Motorisation

Moteur : 7 cylindres en étoile Continental W-670-9A de 250 cv

Vitesse sur route : 50 km/h

Vitesse max. tout-terrain : n.c

Autonomie : 160 km

Armement

Armement principal : 1 lance-flamme Ronson en tourelle

Nombre de jets d’une seconde : ?

Portée maximale : 73 m 

Portée pratique : 64 m

Armement secondaire : 1 mitrailleuse de caisse de 7,62 mm 

                                  1 mitrailleuse de capot de 7,62 mm

 

 

 

Sources: TNT Trucks&Tanks Hors-série n° 32 Les matériels de l’armée américaine durant la 2nde Guerre mondiale.

Bataille & blindés Hors-sérien°7 Les dragons d’acier au combat : les blindés lance-flammes.