Panzerkampfwagen I Ausf A SdKfz 101

Panzerkampfwagen I Ausf A SdKfz 101

 

A la fin de 1931, le futur général Guderian, apôtre allemand des blindés, devient le chef d’état-major du général Lutz, inspecteur des troupes mécanisées de la Reichwehr. De la rencontre de ces deux hommes naîtra l’ambition secrète de la création d’un corps blindé, fer de lance de l’armée allemande.

Pour le colonel Guderian, la création d’une arme blindée passe d’abord par la formation de milliers de personnels nécessaires. Les chars lourds et légers, étudiés secrètement depuis 1918 et expérimentés dans le centre soviétique de Kazan ou en Suède ne conviennent pas à la notion de Blitzkrieg (guerre éclair), car ils ont été conçus dans le cadre d’une guerre de tranchées. Le colonel Guderian fixe alors les priorités en matière de fabrication de chars : un char léger d’instruction, un char de bataille ainsi qu’un  char d’appui lourd.

Un char d’instruction …

Alors que les Français instruisent leurs équipages, grâce aux milliers de chars FT17 hérités de 1918, les Allemands vont rechercher un char rapide d’instruction, dont l’armement et la protection n’ont guère d’importance, si ce n’est pour entraîner les équipages à vivre sous le blindage et à faire le coup de feu. En 1932, le Heereswaffenamt (bureau de l’armement terrestre) achète en Grande-Bretagne un char léger Carden-Loyd IV. Cet engin, qui correspond au programme d’un char d’instruction de 5 tonnes, sera copié par l’industrie allemande, en particulier Krupp. Le programme prévoit alors un engin facile à construire en grande série et bon marché. Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, la résurgence d’une puissante armée allemande devient possible. Trois prototypes Krupp, désignés LKA I sont présentés en février 1934. Les essais se traduisent par une première commande dès juillet 1934, d’une première série de 150 véhicules … Comme Krupp est incapable de faire face aux commandes, d’autres industriels allemands comme Man, Henschel, Daimler Benz et Wegmann  vont participer à sa fabrication. Les premiers matériels, livrés en 1934, sont essentiellement des Fahrschulewagen I (voiture auto-école), sans superstructure ni tourelle, qui sont destinés à l’entraînement des futurs personnels alors formés par le NSKK (Corps motorisé national socialiste).

…. Et de propagande

La production de la version avec tourelle armée de deux mitrailleuses démarre réellement en 1935. Le char désigné 1ALa S ( Landwirtschaftlicher Schlepper ou tracteur agricole) fait sa prémière apparition publique à Dobreritz en juillet 1935. Il équipe alors une division blindée expérimentale. En octobre 1935, Hitler décide de la création de trois divisions blindées entièrement équipées de 1ALa S, faute d’autres chars. L’apparition du petit char allemand crée la surprise chez les politiques britanniques et français. Ainsi,, les Allemands se mettent à fabriquer des chars !

Du coup, les Français s’empressent d’adopter de nombreux modèles de chars, jusqu’alors prototypes. L’importante production du 1ALa S de 1934 à 1937(près de 2 000 exemplaires dont 1 500 avec tourelle) sert aussi à démonter le réarmement allemand dans les chancelleries et à créer le mythe d’une puissante Arme Blindée. Ce n’est pourtant qu’un char d’instruction sans vrai valeur militaire. Toutefois, faute d’une production suffisante de chars plus puissant, le 1ALa S sera, pour une partie employé comme engin de combat sous la désignation de PzKpfw I Ausf 1A et 1 B version à moteur plus puissant de 100cv). Le châssis du PzKpfw I, servira à la réalisatiion de nombreuses versions dont un char de commandement (Befehlwagen), transport de munitions (munitions-Schlepper), chenillette de raviraillement (Schlepper) à défaut de tracteur semi-chenillé dont la production n’est pas suffisante, ambulance, poseur de pont (Bruckenleler) chasseur de char  avec un canon de 47 mm tchèque, automoteur d’artillerie avec un obusier de 15 cm (15 cm SiG 33) . En mai 1940, un millier de PzKpfw I en différentes versions seront utilisés dont un peu plus de 500 avec la tourelle à mitrailleuses jumelées. Dès les premiers combats en Belgique, les PzKpfw I, incapables d’affronter les chars français, seront retirés des régiments de chars pour être employés comme engin d’appui d’infanterie mécanisée ou de reconnaissance. Totalement obsolète, le PzKpfw I sera utilisé « jusqu’ à la liquidation des stocks » sur tous les fronts et pendant toute la durée de la guerre.

Caractéristiques.

Poids : 5,4 tonnes

Longueur : 4,02 m

Largeur : 2,06 m

Hauteur : 1,72 m

Moteur : Krupp M305 4 cylindres essence

Puissance : 57 cv

Vitesse maximale

Sur route : 37 km/h

Tout-terrain :15 km/h

Pente : 30°

Autonomie : 140 km

Blindage maximum : 13 mm

Équipage : 2 hommes

Armement : 2 mitrailleuses MG13 de 7,92 mm

Radio : 1 récepteur FU2  pour char subordonné

1 émetteur/récepteur FU5 pou char chef de section.