SKINK

SKINK

 

Char antiaérien à quadruple affût de 20 mm.

Le SKINK était une arme de défense antiaérienne automotrice canadienne développée en 1943-1944 en réponse à une demande de l’armée canadienne engagée outre-mer.

La menace de la Luftwaffe ayant pratiquement disparu du ciel européen , la production du SKINK fut arrêtée en 1944 alors que seuls quelques exemplaires étaient finalisés.

Le développement d’un affût quadruple de 20 mm sous tourelle fermée et monté sur un châssis Grizzly (l’équivalent du Sherman M4A1, construit au Canada) a été approuvé par le conseil du développement technique de l’armée canadienne (projet 47) en mars 1943. Conformément à la tradition de donner aux blindés et engins de combat canadiens des noms d’animaux, le char fut baptisé SKINK en référence au seul lézard vivant en Ontario.Le ministère canadien des munitions et des approvisionnements réceptionna les plans de la tourelle conçue en interne par la direction Desing Engineering Armée (BDVE) avec l’aide du conseil de l’inspection. La Waterloo Manufacturing Co. à Waterloo en Ontario, a été chargée de la construction d’une maquette en bois. Elle fut achevée le 18 septembre 1943. La construction de deux tourelles pilotes en plaques d’acier soudées fut autorisée. La première tourelle était prête à la mi-décembre. En janvier 1944, Une deuxième tourelle fut prête en janvier 1944 et fut installée sur un châssis de char Grizzly en vue d’évaluation.La forme complexe de la tourelle composée de nombreuses plaques d’acier laminé soudées fit qu’on lui préféra une tourelle en acier coulée. La firme Dominion Fonderie de Hamilton fut contactée pour réaliser cette tourelle  moulée et entièrement fermée . Ce fut la plus grande pièce de blindage coulée réalisée au Canada à l’époque.

A l’origine, il était prévu d’équiper le SKINK de quatre canons de 20 mm Hispano-Suiza. ce type d’armement fut installé sur les premiers prototypes. En janvier 1944, le commandement du 21e groupe d’armée , engagé dans les opérations du nord-est européen décida dans un souci de rationalisation de l’armement, que seul le canon britannique de 20 mm Polsten (version simplifié du canon de 20mm Oerlikon) serait utilisé par ses unités. Cette directive retarda le projet de 3 à 4 mois. La Luftwaffe, ayant définitivement perdu sa capacité offensive, le commandement allié décida de réduire  la dotation des matériels de défense antiaérienne au sein de ses unités. Le contrat de fabrication du SKINK fut dénoncé en août. Trois engins étaient finalisés et huit tourelles étaient achevées.

Les quatre canons de 20 mm du SKINK pouvaient tirer 650 coups par minute et par tube. Une traverse hydraulique Oilgear modifiée avec deux pompes entraînait la tourelle et lui donnait une vitesse de rotation  moyenne de 65° par seconde. En situation d’urgence, la vitesse de rotation pouvait passer de 0 à 60° en deux secondes. L’élévation des canons se faisait aussi par assistance hydraulique. Ils pouvaient pivoter de 45° par seconde dans un arc de -5 à 80°. Le canonnier manoeuvrait en élévation et en rotation l’armement à l’aide d’un joystick et utilisait pour le tir, un réflecteur de vue MK.IX.

La commande initiale prévoyait la construction de 300 tourelles SKINK pour les armées canadiennes et britanniques.

Un SKINK fut envoyé en Grande-Bretagne pour évaluation et fut ensuite transféré sur le continent pour des essais sur le terrain. Les avis émis étaient extrêmement favorables.

Le SKINK eu une carrière opérationnelle brève. Du 6 février au 11 mars 1945, le char fut présenté à l’ensemble des régiments blindés de Nimègue à Clève. N’ayant pas l’opportunité de démontrer ses capacités antiaériennes par manque de cible, il fut engagé contre des objectifs terrestres. Une de  ses missions était de débusquer de l’infanterie ennemie retranchée , et de par sa puissance feu, l’obliger à capituler. 

A la fin du conflit, les SKINK restants et le lot de tourelles achevées furent stockés « à long terme » au Canada puis définitivement déclassées. Actuellement, seules subsistent quelques tourelles inachevées sauvées in-extremis des champs de tir où elles servirent de cibles.

 

Caractéristiques :

Char antiaérien équipé de quatre canons de 20 mm

Type : blindé antiaérien automoteur

Pays d’origine : Canada

Production : 3 exemplaires

Poids : 25,9 t en ordre de combat

Longueur : 5, 82 m

Largeur : 2,62 m

Hauteur  : 3m

Equipage : 4 hommes

Blindage maxi : 6 cm (glacis)

Armement principal : 4 canons automatiques de 20 mm  Polsten 

Motorisation : 1 moteur Continental R975C1 radial à essence de 350cv à 2 400 t/m

Rapport puissance/poids : 14 cv/t

Suspension : Vertical Volute Spring Suspension (VVSS)

Capacité du réservoir : 600 litres

Rayon d’action : 193 km

Vitesse : 38 km/h