DUKW-353 équipé d'un Howitzer 105mm M2

DUKW-353 équipé d'un Howitzer 105mm M2

Historique du DUKW-353

En 1940, 18 mois avant l’entrée en guerre des Etats-Unis ,  Franklin D. Roosevelt fait mettre sur pied le National Defense Research Committee, auquel succède, un an plus tard, l’Office of Scientific Research and Development (OSRD), dirigé par l’ingénieur Palmer C. Putnam. Une équipe de l’OSRD est alors chargée de l’étude de véhicules amphibies permettant de transférer rapidement des combattants, des armes lourdes, du matériel et du ravitaillement depuis des navires de transport vers une plage de débarquement. Partant de l’AFKWX-353 de 2 ½ tonnes, une variante du camion militaire 6x6 CCKW-353 de la Yellow Truck & Coach Compny, de Pontiac, dans le Michigan, les ingénieurs américains dessinent autour de celui-ci une coque métallique, et ajoutent une hélice dans un semi-tunnel à l’arrière, ainsi qu’un gouvernail, pour assurer la propulsion et la direction dans l’eau. La coque du DUKW est en tôle d’acier soudées et d’épaisseur variable ; 3,2 mm à la proue, 2,4 mm sur la face ventrale, 1,6 mm sur les côtés. A terre, le véhicule se déplace sur six roues motrices, entraînées par un moteur à essence de 94 chevaux. D’un diamètre de 63,5 cm, l’hélice est actionnée par le même moteur. La charge utile varie de 2 270 à 4 540 kg de fret selon les conditions de mer, ou consiste en 25 combattants complètement équipés et accompagnés de 700 kg de munitions. Le DUKW peut aussi transporter des pièces d’artillerie dont la taille et le poids maximaux correspondent à ceux de l’obusier de 105 mm M2. En outre, trois palettes peuvent prendre place dans le compartiment cargo. La cargaison doit être soigneusement équilibrée, particulièrement pour les déplacements dans l’eau. En cas de nécessité, le DUKW peut emmener 12 blessés sur des civières, ou jusqu’à 40 blessés capable de marcher. Bien qu’au début, les divisions de Marines et certaines divisions de l’US Army n’utilisent le DUKW-353 que pour leur appui logistique, à partir de novembre 1943, il est de plus en plus employé comme engin d’assaut. Il est vrai qu’il est capable d’affronter des vagues pouvant atteindre 3 m et se déplacer sur le sable.

Historique de l’obusier Howitzer 105 mm M2A1

La Première Guerre mondiale révolutionne profondément l’artillerie lourde, lui donner un rôle prépondérant dans la bataille. Les Français et les Britanniques en font les frais durant la Grande Guerre, et les Américains, qui s’équipent encore avec du matériel français ou britannique, comprennent l’importance des obusiers et des canons lourds à grande portée.

C’est ainsi que dans le cadre de la modernisation de l’U.S. Army, entamée entre 1920 et 1940, diverses études dans le domaine de l’artillerie mettent l’accent sur la création d’un canon de type obusier, capable d’intervenir avec précision sur une distance de dix kilomètres, facile à transporter et à entretenir.

En 1939, à la veille du déclenchement officiel de la guerre en Europe, les premiers plans de l’obusier de 105 mm M2 sont mis au point. Rapidement, près d’un an plus tard, en 1940, le premier prototype sort d’usine et est immédiatement validé. Sa production en série, fixée à plusieurs milliers d’exemplaires, débute la même année.

Cet obusier est utilisé sur la majorité des fronts où des unités américaines sont déployées : en Afrique du nord, dans le Pacifique, en Europe… Il est ainsi débarqué en Normandie où il participe à la furieuse “guerre des haies”, offrant à l’infanterie alliée un précieux soutien. Sa précision est son point fort, tout comme son transport, très simplifié pour ce type de canon, malgré son poids important.

Le 105 m  tire une grande variété de munitions semi-fixed (en deux fardeaux , dont une gargousse 105 mm Cartridge Case M14 avec 7 niveaux de puissance) : explosive (HE M1), à charge creuse (HE-AT M67), fumigène (HC BE M84 avec du chlorure de zinc, BE M84 dégageant une fumée colorée, WP M60 avec du phosphore blanc et FS M60 avec du trioxyde de soufre, chimique (H M60 avec 1,44 kg de gaz moutarde) , d’entrainement (Empty M1 schell) ou encore à blanc ou inerte.

La longévité du tube est d’environ 20 000 tirs à charge maximale et la cadence de tir soutenu est de 15 coups/minute.

L’obus à charge creuse M67 de 16,71 kg est capable de percer 102 mm d’acier sous une incidence de 90° à toutes distances, toutefois la trajectoire courbe des projectiles ne permet pas une visée aisée sur une cible mobile. Avec une vitesse initiale de 472 m/s, la munition explosive M1 de 19,08 kg (14,97 pour l’ogive avec 2,18 kg de TNT) porte à 11 160 m.

 

 

 Sources :

https://www.dday-overlord.com/materiel/artillerie/obusier-105mm-m2

TnT N°32 Les matériels de l’armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale juillet/août 2019