La Gleize : Décembre 1944

La Gleize

Carrefour de la Venne

Le 23 décembre 1944, à partir de 14h 30, les troupes encerclées de Peiper dans la Gleize sont soumises à un enfer d’artillerie. Des batteries lourdes installées à Nonceveux, Targon, La Reid, Nizervé , Francorchamps et Meuville (Rahier) déclenchent un feu roulant qui ne diminuera d’intensité que le lendemain à l’aube. Au début de la soirée, sous une pluie d’obus au phosphore, 17 maisons s’embrassent.

Au début de l’action concerté avec l’artillerie sur la Gleize, un peloton de chars du major Jordan poussait, depuis Froid-cour, vers le carrefour de la Venne et s’engageait vers la vallée. A peine franchie la croisée des chemins, le premier Sherman s’enflammait. Un Panther et un Mark IV embusqués à la pointe avancée d’un promontoire boisé sur ses flancs et situé à mi-chemin entre la Gleize et la Venne, avaient pris le carrefour sous leur feu. L’instant d’après, un second Sherman dérapait dans l’explosion d’une mine ; Jordan n’insistait pas et se mettait à l’abri du couvert proche.

Place devant l’église

Les forces américaines libèrent le village le 24 décembre 1944 au matin.

Image de la Libération, la place devant l’église est investie par des GI, des Jeep et un Sherman.

La toiture et le clocher ont été abattus par les tirs d’artillerie.

Il est à noter que la neige n’a pas encore fait son apparition.

La remorque à l'avant de la photo semble transporter le corps d’un soldat, sans que l’on puisse dire s’il s'agit d'un combattant allié ou allemand, tué au combat pendant la bataille.  

 

Les rues de la Gleize

Le village de La Gleize fut l’enjeu d’un terrible affrontement entre américains et SS du Kampfgruppe Peiper. Le 24 décembre, encerclés, sans ravitaillements, les 1200 soldats allemands doivent retraiter à pied à travers l'Amblève dans la forêt. Ils laissent sur place plus de 135 véhicules pratiquement intacts dont 6 Tiger II. Les 25 et 26 décembre, des équipes du génie américain, utilisant à profusion des charges de TNT, rendirent tous les véhicules inutilisables. 

Se répandant à travers les ruines, les Américains libérèrent, des quelques caves restées miraculeusement intactes, une vingtaine de personnes. 

Un fantassin de la 30e division d'infanterie aide une femme sinistrée et ses deux enfants. La fureur de la guerre est passée et il ne lui reste plus qu’une valise et quelques couvertures apparemment données par les libérateurs.

Au premier plan, gros plan sur l’avant de l’épave du Sd.Kfz 251/7 Ausf.D. Deux enfants de la guerre et une vieille femme remontent la rue qui n’est plus que ruines et désolation.

Scène de désolation dans le centre du village. De nombreuses habitations sont détruites et les véhicules de combat du Kampfgruppe Peiper jonchent les rues. Au premier plan, l’épave du Sd.Kfz 251/7 Ausf.D semble être l’objet de la curiosité d’un GI.

Pionierpanzerwagen. véhicule d’assaut du génie équipé pour transporter des pontons sur ses flancs

L’infanterie américaine prend possession du village dont les décombres de certaines maisons fument encore suite à l’utilisation d’obus au phosphore par l’artillerie américaine le 23 décembre.

 

Un Sherman de dépannage ARV M32 retire d’un jardin l’épave d’un char Panther Ausführung G reconnaissable à sa caisse caractéristique à flanc droit.

Vue avant du Panther Ausführung G N°221

assemblé par MAN en septembre 1944, ce Panther a été affecté à I’Abteilung du SS-Panzer Regiment 1 (Kampfgruppe Peiper).

Ce panther déchenillé commandé par Heinz Knappich a finalement été abandonné  au centre de La Gleize.

2 photographies d’un Panther Ausf.G détruit dans une rue de la Gleize.

Cette version est particulière car elle possède un train de roulement entièrement équipé de roues métalliques.

Autre particularité : la caisse est une Ausf.G mais la tourelle n'est pas équipé du mantelet "Saukopf"

La Gleize est aussi connue pour l’épave du char Tiger II. 

Abandonné par son équipage aux abords de La Gleize le 22 décembre, suite à un tir US ayant détruit son canon, le Königstiger N° 213 du Sturmbannführer Dollinger fut sabordé durant la nuit du 25. Voué à la destruction, il a été troqué, par une habitante, contre une bouteille de cognac et est resté sur place. Il est l’unique survivant des 45 Tigers qui équipaient le Schwere Panzer Abteilung affecté en renfort au Kampfgruppe Peiper. 

Petit comparatif entre une épave de Tiger II en 1944 et le Tiger II actuel.

Moulin Maréchal

20 décembre 1944, secteur Stoumont-La Gleize

En parallèle aux tentatives de Jordan et de Mac Georges, la troisième force du Combat Command B de la 3e Division blindée U.S (groupe du lieutenant-colonel Willliam B. Lovelady) montait également au front. De Theux, où elle était rassemblée, elle traversait Spa et gagnait Francorchamps. Quittant cette localité, la colonne, protégée par le brouillard, descendit sans encombre la vallée de Roannay. Elle fut cependant repérée par un observateur allemand à partir du Moulin Maréchal.

Seul, le manque de mordant du lieutenant commandant l’unité allemande occupant cet endroit, évita à la force américaine d’être prise sous le feu de l’artillerie blindée SS.

Vers 14h30, Lovelady atteignait Roanne-Co. Il distrayait des chars de sa colonne pour appuyer éventuellement les blindés du 743e T.B, ainsi que la compagnie E du 120e Régiment de la 30eDivision d’infanterie qui occupait, depuis midi, les taillis recouvrant le coteau du lieu-dit « Hâ ». Cette dernière compagnie étoffait déjà les éléments du 117eRégiment d’infanterie engagés en combat de harcèlement contre les troupes SS solidement retranchées dans les bâtiments du Moulin Maréchal.

Un Sd.Kfz 250 Neu détruit devant le Moulin

 

Sources : Google Earth, coll. Part. et Les Panzer de Peiper face à l’US Army décembre 1944 Gérard Grégoire