Lubey

Lubey

Depuis le 3 septembre 1939, date de la déclaration de guerre, des appareils de reconnaissance allemands survolent le territoire français, afin de collecter un maximum de renseignements sur les terrains d’aviation et les bases militaires. Le « Crayon Volant », un Dornier  DO 17 P allemand destiné à l’origine au transport de passagers mais transformé par la suite en bombardier rapide ou en appareil de reconnaissance, s’était infiltré en début de cette matinée de Thionville en direction de la région parisienne. Il volait à environ 9 000 mètres d’altitude. Le rôle d’un tel appareil était de prendre des photographies de tous les ponts, routes et bâtiments juste avant l’attaque des Allemands. Repéré par les postes d’écoute, il est attendu au retour. Il fut ainsi intercepté par des pilotes du 73ème Squadron de la Royal Air Force (RAF), basé à Rouvres-en-Woëvre. Le pilote néo-zélandais Edgar James Kain eut l’honneur de l’abattre. Des trois membres d’équipage de la Luftwaffe, un seul pourra être identifié. Les malheureux occupants du « Crayon Volant » furent littéralement déchiquetés, leurs corps pulvérisés. A 10h15, le centre de la rue principale de Lubey offre un bien terrible spectacle d’apocalypse. Un villageois s’appliqua à réunir les restes des militaires allemands dans deux lessiveuses. Le maire de l’époque, eut alors la sagesse d’offrir une sépulture décente dans le cimetière communal au pilote, l’Oberleutnant Kutter, à l’observateur l’Oberfelwebel Stuhler, et au mitrailleur arrière, l’Obergefreiter Scheidmüller. La Wehrmacht procéda au rapatriement des dépouilles durant l’Occupation. Lubey marqua la première des 17 victoires du jeune Kain, né le 27 juin 1918 à Hastings, en Nouvelle-Zélande, qui devint une véritable légende dans son pays. Il accumula en effet les exploits à bord de son Hawker Hurricane durant la bataille de France, si bien qu’il fut décoré à 21 ans de la Distinguish Flying Cross. Malheureusement pour lui, l’as de la RAF périt, à l’âge de 22 ans, le 7 juin 1940, lors d’une démonstration d’acrobatie sur l’aérodrome civil d’Echemines dans l’Aube. La sépulture de celui qu’on dénommait « Cobber » se trouve encore aujourd’hui au cimetière canadien de la Royal Air Force de Choloy-Ménillot, près de Toul.

La maison du premier plan a été détruite il y a quelques années.

 

 

 Une patrouille de Hurricane du 73e Squadron de la Royal Air Force volant en échelon refusé.

 a Hawker Hurricane Mark I – 1940

 Fanny & Cobber! Flying Officers N "Fanny" Orton and E J "Cobber" Kain of No. 73 Squadron RAF, standing by a Hawker Hurricane Mark I – 1940

L’équipage du Dornier de la Luftwaffe abattu à Lubey le 8 novembre 1939. Photo DR

Dornier D0 17

Article de presse relatant la destruction du Do17.

 

 

 

Sources : Google Earth et coll. Part.