Sd.Kfz. 11/4 Nebelkraftwagen

Sd.Kfz. 11/4 Nebelkraftwagen

 

Au départ, le SdKfz 11 leichter Zugkraftwagen 3t était destiné à tracter des pièces d’artillerie de campagne moyenne, tel le Howitzer de 105 mm et le canon antichar Pak 40 de 75 mm. Modifié, le Sd.Kfz. 11 donnera naissance à un engin spécialisé pour le transport des ogives des « Nebelwerfer » : le Sd.Kfz. 11/4. Si la silhouette reste similaire, l’agencement de l’engin subit quelques modifications. La motorisation et le poste de conduite ne subissent pas de transformation. Le plateau est modifié pour recevoir les munitions. Deux coffres latéraux sont positionnés tête bêche au centre du véhicule. Cependant, leurs fonds ne sont pas cloisonnés afin d’accueillir les munitions les plus longues. Ils sont adaptés au conditionnement des munitions sous forme de cylindre. Ils sont fermés par deux portes battantes. La partie arrière du véhicule est équipée de deux banquettes pour recevoir une équipe de 4 à 6 servants. Deux portes battantes ferment l’ensemble, facilitant les opérations de chargement et de déchargement des roquettes type Wurfkörper de 28 et 32 cm. Au début du conflit, le Sdkfz 11/4 a un rôle similaire au Sdkfz 11/1. Ils sont tous deux utilisés principalement comme tracteur pour remorquer les mortiers lourds. Mais plus tard, il a été largement utilisé pour le transport de munitions de LRM et pour le remorquage des lanceurs de fusée 15cm NbW 41, 21cm NbW 42, et 28/32cm NbW41. Les SdKfz 11 et dérivés furent utilisés par les forces armées allemandes de 1938 à 1945.
Genèse des « Nebeltruppen »
Le traité de Versailles, signé le 20 juin 1919, limite la Reichwehr, armée de métier, à un effectif 100 000 hommes. Elle n’a le droit de posséder ni artillerie lourde, ni avions, ni chars. Dans la liste des armes prohibées, il existe des lacunes entre autres, le brouillard artificiel et les projectiles autopropulsés. Mettant à profit ces failles, le général d’artillerie Prof. Karl. Becker, responsable des problèmes de balistiques au « Heereswaffenamt » à Berlin au début des années 30, programme la création d’unités de lance brouillard artificiel, de gazage et de dégazage, et parallèlement d’engins lanceurs.
Suite à la signature du traité de Rappalo, la Reichwehr entreprend des essais et des expérimentations au camp militaire de Tomka en Urss. Ces essais échappent aux regards des commissions de contrôle des alliés occidentaux. Les deux armes, le brouillard artificiel et la roquette, totalement différentes au départ, sont amalgamées et donnent naissance aux premières unités spécialisées dénommées « Nebel-Abteilungen » en 1935. Moins précise que l’artillerie conventionnelle, cette arme fut peu utilisée au début de la Seconde Guerre mondiale. Mais avec l’évolution du conflit, cette arme sera de plus en plus présente sur le champ de bataille. Comparé à une pièce d’artillerie conventionnelle, le « Nebelwerfer » est facile à construire, demande peu d’usinage, peu de matière première et est d’un coût relativement peu élevé.
L’arme devient une véritable artillerie de barrage et de soutien avancé. L’utilisation de charges chimiques est abandonnée au profit de munitions conventionnelles à charges explosives. La charge propulsive à base de poudre noire a pour inconvénient de laisser une importante signature peu discrète derrière le projectile. Elle évolue aussi et utilise comme agent propulseur du diglycol, nitrate de potassium = glucose puis, de la poudre hydrocellulique, cellule hydratée). Ces agents propulseurs produisent une très faible traînée de fumée. De ce fait, les positions des lanceurs sont plus difficiles à localiser par l’ennemi et donc moins repérables pour les tirs de contre batterie. Le « Nebelwerfer » est le pendant allemand de la célèbre « Katouchia » russe. Les deux armes sont capables de lancer une grande quantité de projectiles en un laps de temps très court. Elles deviennent des armes de saturation massive du champ de bataille. La multiplicité et la concentration des points d’impact, associés à un bruit beuglant et assourdissant créent chez les différents belligérants soumis aux feux de cette artillerie particulière, un choc psychologique important. « Stuka zum Fuss » pour les Allemands ou « Scraming Mimmi » pour les Américains, le « Nebelwerfer » fut une arme redoutée par tous les belligérants. Les projectiles pouvaient battre des zones que les feux de l’artillerie conventionnelle ne pouvaient atteindre.
Caractéristiques techniques
Constructeur : Adler, Borgward, Hanomag, Horch, Skoda
Production : environ 9 000 toutes versions confondues
Type : tracteur d’artillerie transport de munitions
Equipage : 9 hommes maximun
Longueur : 5.55 m
Largueur : 2.00 m
Hauteur : 2.15 m
Poids : 7 100 kg
Capacité du réservoir: 110 litres
Moteur : 1 × Maybach HL 42 TURKM 6 cylindres en ligne à refroidissement liquide
Puissance : 100 cv à 3,000 tr/mn
Boîte de vitesse : 7 avant 3 arrières
Vitesse: route 53 km/h
Autonomie : route 240 km tout terrain 140 km
Armement : armement de dotation des servants