Rheintochter R-3p

Rheintochter R-3p missile allemand sol-air

 

En 1942, les frappes aériennes alliées visant la destruction des  infrastructures  civiles et militaires allemandes s’intensifient, ce qui pousse les Allemands à lancer un programme de recherches dans le développement de roquettes antiaériennes et de missiles sol-air.

Le 18 septembre 1942, le RLM et Rheinmetal-Borsig signent officiellement un nouveau protocole de recherches et de développements de missiles antiaériens.

Le 25 septembre 1942, Goering autorise le développement de quatre types de missiles sol-air : des roquettes non guidées (Taifun), des roquettes guidées à cible (Enzian); des fusées à guidage optique (Rheintochter et Schmetterling) et des roquettes guidées par radar (Wasserfall).

C’est le Dr. Crein concepteur de la fusée tactique «Rheinbote» qui est nommé responsable du projet.

Un nouveau missile appelé "Rheintochter" est développé. Sa conception est pleines d’innovations et unique dans l’histoire du missile allemand.

Ce missile sol-air est conçu afin de frapper les formations aériennes alliées jusqu'à une altitude de 12 000 mètres à la vitesse de 1 080 km/h. Chargé de 135kg d'explosif, il devait détruire tout avion qui passerait à moins de 7 mètres de son champ acoustique.

La société Rheinmetal développe le R-1 et les missiles R-2 améliorés. Les premiers tests sont effectués en 1943.

La version initiale R1 était propulsée par un propulseur à propergol solide  à deux étages. 

En 1944, en raison des faible performances de cet engin en haute altitude, un nouveau type de missile ,le R-3 est conçu.Il est propulsé par un moteur-fusée à ergols liquides et par des propulseurs auxiliaires à poudre.

Le R-3 est une version améliorée, qui utilise un moteur de fusée conçu par le Dr Walter Konrad. Ce moteur a une disposition similaire à celui utilisé dans le Feuerlili F-55 bien qu'il ait eu une poussée beaucoup plus faible, mais avec une période de combustion de la charge propulsive beaucoup plus longue.

Le R-3 a été conçue pour atteindre l'altitude requise de 10-12 km. Sa structure unique réduit la taille et le poids du missile, et augmente encore la vitesse et la distance du vol. L’utilisation d’ailes en bois réduit le poids, mais réduit également le coût de fabrication des armes.

Les travaux ont débuté en mai 1944 et six lancements du prototype ont été réalisés en janvier 1945. Deux variantes: la version R-3F avec un moteur Konrad (acide nitrique / Tonka-250 ou acide nitrique / Visol) en croisière ; et le R-3R avec un moteur de croisière à propergol solide. Dans les deux versions, des servomoteurs parallèles ont été utilisés à la place du premier étage en ligne du R-1. Le R-3 avait une longueur de 4,75 m et une masse au lancement de 1170 kg. Les moteurs de suralimentation ont fourni 1400 kgf pendant 0,9 seconde. L'altitude devait être de 12 km pour un rayon d’action compris entre 20 et 25 km. Cependant, le missile n'a jamais atteint le stade des essais de l'État. Peenemuende a été abandonnée le 20 février 1945, date à laquelle seulement 15 R-3 avaient été achevés. Le moteur-fusée à propergol solide du R-3R avait atteint le stade des essais en stand le 6 février 1945, mais d'autres travaux ont été annulés.

Après le lancement du missile, le système peut être combiné avec le guidage radio du système radar "Rhineland".

La rampe de tir était installé sur un affut de canon anti-aérien Flak41 modifié de 88 mm.

À la fin de l'année 1944, le R-3p atteignait 12 000 mètres d’altitude.

Sa vitesse maximale est de 1 300 km / h.

Mais ces résultats ne répondent toujours pas aux besoins de l’armée.

Le projet fut annulé le 6 février 1945.

Type de missile : sol-air

Constructeur : Rheinmetal-Borsig

Caractéristiques

Longueur : 4,75 m

Poids : 1170 kg

Moteur : R-3 moteur-fusée à ergols liquides et propulseur auxiliaire à poudre

Vitesse : 4875 m/s

Charge utile : 136 kg d’explosif

Guidage : MCLOS*

*MCLOS (Manual Command to Line-Of-Sight): c'est la plus simple forme de guidage, celle apparue en premier sur le champ de bataille. Ici, l'opérateur traque à la fois le missile et la cible, et il se charge de la maintenir au moyen d'une sorte de joystick ou autre sur la ligne de vue. Cette méthode nécessite une grosse charge de travail pour l'opérateur qui doit rester concentré pendant toute la durée du vol du missile (qui comporte parfois une fusée éclairante sur son arrière pour l'aider à le repérer) à la fois sur celui ci et sur les mouvements de la cible, et parfois en plus tenir compte de ses propres mouvements.