Legkaya Bronepploshadka PL-37

Legkaya Bronepploshadka PL-37

 

Catégorie : Wagon blindé ferroviaire d’artillerie légère

Constructeur : Krasniy Profintern Platn de Bryansk

Exemplaires produits : 24

Equipage : 30 hommes

 

Caractéristiques 

Morphologie

Longueur : 14,66 m

Largueur : 3 m

Hauteur : 4,4 m

Poids : 70 tonnes

Equipage : 30 hommes

Protection :

L’épaisseur du blindage variait de 20 mm pour les côtés de la superstructure à 15 mm pour le toit.

Armement :

Principal : 2 canons de campagne de calibre 76,2 mm modèle 1902/30 en tourelle.

Munitions : 560 obus de 76,2 mm

Secondaire : 6 mitrailleuses Maxim de calibre 7,62 mm à refroidissement liquide. 

  • 2 mitrailleuses en co-latérale en tourelle
  • 4 mitrailleuses en sabord latéral

Munitions

30 000 cartouches de 7,62 mm

Emploi : Ce wagon d’artillerie légère faisait partie des trains blindés militaires en dotation dans les bataillons de trains blindés soviétiques.

Contrairement aux autres puissances mondiales engagées dans les combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), l'Empire russe donna la priorité aux trains blindés dans le cadre de sa force terrestre. En cela, les trains blindés furent pendant longtemps intégrés aux méthodes de combats des Russes car ils constituaient un moyen idéal de faire franchir, sous une protection adéquate, de très longues distances à des troupes. Ils permettaient ainsi de renforcer rapidement un point du front, d’assurer une réserve mobile ou de protéger les communications avec l’arrière contre les incursions ennemies. C’était une nécessité pour les Russes, car leurs infrastructures routières faisaient lourdement défaut dans ce pays en cours d’ industrialisation.

 Pendant la Première Guerre mondiale, les trains blindés furent une arme importante des armées du Tsar. Au début du conflit, le transport des hommes, des machines et du matériel nécessaires à la mobilisation en cette période de  la Grande Guerre allait devoir se faire principalement par voies de chemin de fer, une force de la Russie intérieure.

A la suite de la révolution de 1917, ces trains jouèrent un rôle décisif dans la guerre civile. Les deux partis adverses en firent un usage constant de 1919 à 1922. Après la victoire des Bolcheviques, ils restèrent en service, mais ne furent pas renouvelés, le gouvernement ayant d’autres priorités. Quand l’Union soviétique entra en guerre en 1941, elle ne fit pas autre chose que de remettre en service les trains vieux d’un quart de siècle. Tels qu’ils étaient, ils se révélèrent utiles malgré leurs airs désuets. L’armement de ces vieux trains se composait d’une combinaison de canons de 76,2 mm et de mitrailleuse Maxim. Des wagons  blindés assuraient le logement et les services pour l’important effectif affecté à chaque train.

Quand les Allemands envahirent la Russie en 1941, ils détruisent de nombreux trains blindés soviétiques dans les premières heures de l’invasion. Mais Ils capturèrent aussi plusieurs de ces trains datant de l’époque tsariste. Ils en firent usage pour patrouiller sur les arrières, maintenir l’ordre et mener une lutte active contre les partisans. 

En territoire soviétique non occupé, les pertes furent remplacées par différents types de trains blindés improvisés. Certains n’étaient que des wagons de voyageurs protégés par un blindages et des trucks plats sur lesquels étaient montés des pièces d’artillerie sur leurs affûts d’origine. Peu à peu, apparurent de véritables trains blindés comprenant des canons en tourelles munis de système de contrôle de tir. A ces trains vinrent s’ajouter des draisines de combats montés sur roues de chemin de fer - lesquelles pouvaient aussi se déplacer sur les voies avec une propulsion autonome - un élément qui devint caractéristique des armées soviétiques. Ces draisines sur rail remplissaient plusieurs missions militaires : elles menaient des patrouilles sur les lignes pour détecter les mines et déblayer les obstacles. Elles contribuaient aussi à consolider les positions défensives le long d’un front fluctuant où les incursions ponctuelles de l’ennemi étaient fréquentes. 

Les trains blindés conservaient encore une certaine valeur sur le champ de bataille au début de la Seconde Guerre mondiale, en particulier dans les zones difficiles à atteindre de l’immensité du territoire russe. Toutefois, à mesure que la menace des avions d’attaque au sol continuait de croître tout au long du conflit, le train blindé perdit de son utilité en première ligne. Les trains blindés constituaient des cibles relativement faciles pour les bombardiers en piqué qui  les attaquaient. Leurs vitesses étaient peu rapides et leurs chemins limités aux voies disponibles. Détruire un pont  ou couper les voies pouvaient réduire le rayon d’action des trains blindés ou carrément les immobiliser en rase campagne. Lors d’un "straffing", un  chasseur-bombardier ou un avion d’attaque au sol pouvait engager la cible en utilisant son canon, ses mitrailleuses de bord, ses roquettes ou ses bombes car le train blindé ne disposait, au début du conflit, que d’un armement anti-aérien léger pour contrer ce type d’ attaque.

Les plus récents trains blindés de l’Armée rouge possédaient l’armement antiaérien qui leur avait longtemps manqué. Ils furent dotés d’un affût quadruple de mitrailleuses Maxim. Chaque wagon avait au moins une mitrailleuse supplémentaire . Les Soviétiques, imitant en cela les Allemands, installèrent des tourelles de chars sur de nombreux wagons. Les corps d’armée soviétiques avaient tous un train ou plusieurs blindés. Quand la Werhmacht commençait son long recul, ils suivirent l’avance soviétique en servant souvent de Q.G. mobiles pendant la préparation des grandes opérations et comme siège de l’état-major opérationnel pendant la progression vers l’Ouest.

 Alors que l'entre-deux-guerres marquait l'apogée technologique du train blindé, la Deuxième Guerre mondiale en fut le chant du cygne bien que les Soviétiques conservaient un stock de telles pièces pour des raisons de sécurité jusqu'à la fin de la guerre froide.

Le Legkaya Broneploshadka PL-37

 Le Legkaya Broneploshadka PL-37 était un modèle standard de "wagon d'artillerie légère" - une voiture unique équipée de canons et de mitrailleuses devant servir de soutien aux voitures d'infanterie et une locomotive blindée en action. Il a été utilisé par les bataillons de trains soviétiques au début de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et la fabrication de la série - gérée par le Krasniy Profintern Platn de Bryansk - comptait environ 24 unités au total de 1939 à 1941. Leur configuration sous-jacente était classique, conservant les mêmes capacités que la plate-forme ferroviaire sur lequel il a été construit. Le châssis était constitué d'un truck à deux essieux de la marque Diamond de 55 tonnes. À cela s'ajoutaient une superstructure en acier et une paire de grandes tourelles blindées servant de protection de l’armement, des canons de campagne. Même les roues étaient protégées par un blindage de jupes basses. La partie centrale de l’agencement interne de la superstructure était principalement occupée par les  nombreuses étagères servant au rangement des munitions, ce qui rendait exigu l’espace  de combat disponible pour l'équipage . Celui-ci était composé d’une trentaine de personnes chargées de gérer les différentes missions à bord du wagon blindé. Une tour blindée située sur le toit, entre les deux tourelles d’artillerie, était dédiée au commandant du wagon. Elle était équipée de visières en verre et d’un périscope PTK pour faciliter l’observation, la gestion de l’artillerie et la connaissance de la situation en général. La voiture pesait environ 77 tonnes avec son chargement complet et affichait une longueur de roulement de 14,66 m, une largeur de 3 m et une hauteur de 4,4 m.

Le succès de la conception du PL-37 était dû à son armement de 2 x 2 canons de campagne de calibre 76,2 mm modèle 1902/30. Chaque pièce d'artillerie et l’ équipement de pointage et de tir correspondant étaient installés dans des tourelles blindées rotatives à 360° situées à l'avant et à l'arrière de la voiture. Les 560 projectiles de 76,2 mm de dotation étaient de type hautement explosifs (HE) et perforants (AP) pour répondre aux besoins de la mission. Les Soviétiques ont découvert que leurs canons de 76,2 mm étaient très efficaces contre les nombreux types de blindage allemands. Le Mod. 1902/30 excellait dans le rôle qui lui était destiné. Outre l'armement des canons, le PL-37 reçut également une batterie de 6 mitrailleuses Maxim de calibre 7,62 mm à refroidissement liquide - deux de chaque côté de la coque et la paire restante comme montures coaxiales dans chaque tourelle. Ces armes pourraient fournir un tir de suppression contre les forces d'infanterie ennemies tentant d’attaquer le train ou soutenir les contre-attaques des combattants débarquant du train au besoin. Les mitrailleuses étaient à refroidissement liquide. Cette configuration permettait le refroidissement adéquat du canon aussi longtemps qu'une réserve d'eau était disponible en rendant possible une utilisation prolongée de l’arme.

 

 

 

Sources : Développement et historique opérationnel du wagon de chemin de fer de l'artillerie légère Legkaya Broneploshadka PL-37. 

Dernière mise à jour le 03/03/2018. Rédigé par le rédacteur du personnel. Contenu © www.MilitaryFactory.com. 

L’encyclopédie des armes Canons lourds et trains blindés Fascicule N°10 Edition Atlas