Light Tank M2A4

Light Tank M2A4

 

Avec l’expérience acquise depuis 1934 avec les Combat-Cars et les premiers Light Tanks, c’est une nouvelle génération d’engins blindés à chenilles que réclament à cor et à cri les divers utilisateurs de ces véhicules d’assaut. Il est ordonné, dès décembre 1938, qu’un des exemplaires du « Light Tank M2A3 » soit détourné des chaînes de montage pour déjà programmer les futures évolutions. C’est au « M2A3 » portant le numéro de série 321 que revient cet honneur. Les ordres sont simples : conception d’une nouvelle tourelle pour deux hommes avec l’abandon des deux petites, augmentation

de la puissance de feu en remplaçant la mitrailleuse de calibre 12,7 par le canon antichar « M3 de 37 mm » jumelé à une mitrailleuse.30 coaxiale et renforcement des blindages qui doivent être d’1 inch (2,54 cm) pour toutes les parties verticales. La dénomination de l’engin devient ainsi le « Light Tank M2A4 ». Dès que les modifications sont terminées au « Rock Island Arsenal », le nouveau véhicule est transféré à l’Aberdeen Proving Ground. Hormis la nouvelle superstructure, il n’y a pas grand-chose qui différencie visuellement ce nouveau prototype de la gamme des « M2A3 » si ce n’est une seconde mitrailleuse de capot actionnée par le pilote. Lors d’une réunion tenue le 6 juin 1939 à Aberdeen, entre les différents représentants de l’Ordnance, de l’Infantry et de la Cavalry, il est décidé de nouvelles adaptations pour le futur « Light Tank M2A4 » et pour sa mise en production. Ces changements sont : - le raccourcissement du canon de 37 mm de 5.1inches (13 cm) pour faciliter les évolutions et les tirs lors des manoeuvres en zones fortement boisées, - la modification de l’affût pour permettre un meilleur débattement de l’arme principale, - la suppression de la mitrailleuse.30 de capot desservie par le pilote, - la modification de l’affût de la seconde.30 de caisse pour lui donner un débattement plus important, - l’installation d’une mitrailleuse.30 de chaque côté de la structure supportant la tourelle, - la pose d’un tourelleau de vision sur le dessus de la tourelle, - la fixation d’un support d’affût antiaérien sur l’arrière de la tourelle, - la réalisation d’un blindage de protection du mécanisme de recul du canon de 37 mm ; - le pré-câblage d’une installation radio sur tous les exemplaires même s’il n’est prévu d’installer un poste émetteur/récepteur que dans les véhicules de commandement. Muni de cette longue liste de modifications, le prototype du « M2A4 » retourne au « Rock Island Arsenal » pour ne revenir au terrain d’essais de l’Aberdeen Proving Ground qu’au mois d’octobre 1939. 

 

La production 

En mai 1940, démarre la production du « Light Tank M2A4 » aux établissements de l’American Car & Foundry Company ; elle se poursuit jusqu’en mars 1941. Une partie additionnelle de la fabrication s’effectue en avril 1941 chez la Baldwin Locomotive Works. Ce sont finalement 375 exemplaires du « M2A4 » qui sortent des chaînes de production pendant cette période. Le véhicule est maintenant doté d’un canon de 37 mm et de cinq mitrailleuses calibre.30. Il est animé par un moteur Continental Model W-670 série 9A à essence, refroidi par air, qui développe 250 ch à 2.400 tours/minute, pour un poids de 22.550 lbs (11.600 kg). Sa conception générale est de type moteur à l’arrière accouplé à une boîte de vitesses à cinq rapports et à un différentiel avant commandant les barbotins et les poulies de tension arrière. Cette configuration lui donne une vitesse maximale de 36mph (58 km/h) ; et en tout-terrain, elle est de 15 à 18mph (24 à 29 km/h). 

 

La construction

 La fabrication générale du char est un savant mélange d’usinage, de soudure et de rivetage. Par exemple, les angles les plus exposés sont réalisés comme des structures de bâtiment avec des cornières métalliques renforcées sur lesquelles sont placées les tôles, fixées à l’aide de rivets nickel/acier après avoir assuré l’étanchéité à l’aide d’un mastic composite. L’équipage est composé de quatre hommes, avec à l’avant le pilote à gauche, le tireur à droite alors que dans la tourelle prennent place, à gauche le chef de char qui fait également office de pourvoyeur pour la pièce de 37 mm et à droite, le canonnier. Ils servent le canon antichar de 37 mm ainsi qu’une mitrailleuse calibre.30 coaxiale positionnée sur la droite, avec un pointeur télescopique sur la gauche. L’ensemble est positionné dans le « Combination Gun Mount M20 ». Ce dernier permet une rotation latérale de 10° vers la gauche ou la droite ainsi qu’un débattement de 20° en positif et 10° en négatif. La tourelle peut quant à elle pivoter manuellement sur 360°. 

 

Les modifications 

Dans les diverses modifications entreprises pour les tests, on peut noter l’installation sur un nombre indéterminé de « Light Tanks M2A4 », de la version diesel du moteur Guiberson T-1020 série 4 et d’un carénage arrière spécial pour les prises d’air moteur, ce qui préfigure la version « Light Tank M3 » qui apparaîtra un an plus tard. Pour évaluer l’ampleur des solutions techniques qu’il est nécessaire de mettre en oeuvre pour réaliser des éléments de coques et de tourelle moulés puis coulés, il est décidé de réaliser un prototype grandeur réelle d’un « M2A4 » suivant ces solutions. Il est confié à l’American Steel Foundries pour la partie fonderie et à l’Electro Motive Corporation pour la partie soudure. Le prototype est livré à l’Aberdeen Proving Ground le 12 décembre 1940, sans motorisation et sans train de roulement. Bien que jugé très satisfaisantes et prometteuses, ces techniques ne seront pas appliquées au « M2A4 » mais serviront un peu plus tard dans l’élaboration du futur « Light Tank T7 ». Sur le champ de bataille Le « Light Tank M2A4 » est le seul blindé de sa génération à connaître l’épreuve du feu. S’il est largement utilisé lors des écolages et des manoeuvres de 1940 à 1942, il est aussi fourni dans le cadre du « Lend- Lease ». Trente-six exemplaires du « M2A4 » prennent la direction de l’Angleterre où leur histoire disparaît dans la confusion des évènements du début du second conflit mondial. Il semble toutefois qu’une partie d’entre-eux ait pris le chemin du Moyen-Orient. Ils suivent la 7 e Brigade Blindée jusqu’en Birmanie où ils combattent notamment lors de la retraite de l’Inde en 1942. L’US Marines Corps en reçoit également quelques exemplaires qui sont utilisés dans des actions conjointes avec des « Light Tanks M3 » lors des combats de Guadalcanal. 

 

Caractéristiques

 

Catégorie : Char léger

Constructeur : American Car and Foundry et Baldwin Locomotive Works

Exemplaires produits : 375 exemplaires

Equipage : 4

Caractéristiques 

Morphologie 

Poids : 11,600 kg

Longueur : 4,43 m

Largeur : 2,47 m

Hauteur : 2,64 m

 

Protection

Tableau des caractéristiques techniques du blindage du « Light Tank M2A4 » 

Blindages de coque réalisés par rivetage et soudage d’éléments en acier trempé (les inclinaisons sont données par rapport à l’axe vertical)

Haut front y compris les trappes de vision : 2,50cm inclinaison 17° 

Plage avant jusqu’au nez du véhicule : 1,60cm inclinaison 69° 

Partie avant inférieure : 2,50cm inclinaison 21° 

Côtés : 2,50cm inclinaison 0° 

Face arrière : 2,50cm inclinaison 20° 

Plage arrière : 0,64cm inclinaison 90° 

Blindages de tourelle réalisés par rivetage et soudage d’éléments en acier trempé (les inclinaisons sont données par rapport à l’axe vertical) 

Face avant : 2,50cm inclinaison 0° 

Côtés : 2,50cm inclinaison 0° 

Arrière : 2,50cm inclinaison 0° 

Couverture : 0,64cm inclinaison 90° 

Diamètre de l’anneau de tourelle : 112 cm

 

Mobilité

Vitesse maximale

Sur route : 58 km/h

Tout-terrain : 24 à 29 km/h

Garde au sol :41,9 cm

Pression au sol : 0,80 kg :cm2

Autonomie

Sur route : 113 km

Tout-terrain : nc

Capacité du réservoir : 205 litres

Pente : 60 %

Obstacle vertical : 0,61 m

Tranchée : 1,52 m

Gué : 1, 10 m

 

Armement

Principal : 1 canon de 37 mm

Munitions : 103 projectiles

Secondaire : 5 mitrailleuses de .30

Munitions : 8 470 projectiles

Motorisation

Moteur : 1 Continental Model W_670 serie 9A essence

Puissance : 250 cv à 2 400 tr /mn

Radio : Prévu un poste émetteur/récepteur dans les véhicules de commandement

 

 

 

 

Sources : - US Military Tracked Vehicles by F. Crismon. - History of American Light Tanks by R.P. Hunnicut. - United States Tanks of WW2 by G. Forty. 

Véhicules militaires magazine N° 35