LCM Mk III

LCM Mk III Landing Craft Mechanised

La complexité des opérations de débarquement amena les Alliés à concevoir une vaste armada de vaisseaux de guerre de tous types et de toutes formes.Les principaux types d’embarcation sont les suivants :
- LSI (Landinf Ships Infantry) navire de débarquement d’infanterie,
- LSD (Landing Ships Dock) navire d’assaut,
- LST (Landing Ships Tank) navire de débarquement de chars.
Lorsque la lettre C (Craft) remplace la lettre S (Ship), l’appellation désigne un bâtiment de dimensions plus réduites affecté aux mêmes missions.
Les LCA, LCVP et LCM.
Ce sont les barges d’assaut légères dont la mission principale est d’amener à pied d’œuvre les premières vagues d’assaut. Elles servent au transbordement des hommes et du matériel entre les navires de transport lourds mouillés en haute mer (théoriquement hors de portée de l’artillerie côtière ennemie) et les plages de débarquement et vice versa. Les nombreux blessés des premières heures de combat sur Omaha furent rapatriés vers les navires-hopitaux mouillés au large par LCM.
On trouve dans cette catégorie, les LCA et LCVP (LCA pour les Britanniques et LCVP pour les Américains) pour le transport de l’infanterie et les LCM (Landing Craft Mechanized) pour le transport des véhicules et les chars. Le LCM est utilisé indifféremment par les deux nations.
Le LCM TRANSPORT DE CHARS
Les travaux de construction du LCM commencent en 1938. Ils sont effectués sur la base d’un prototype de barge développé en 1926 par J.S White de Cowes. Appelé MLC n°1 (Motor Landinf Craft), cette péniche peut servir indifféremment au transport d’hommes ou de véhicule. Sa taille est imposante et elle pèse plus de 18 tonnes. Sa capacité de transport est d’une centaine de combattants. Cependant, son système de rampe est inadapté à la garde au sol des véhicules de l’époque.
En 1929, le MLC n° 10 est achevé. Pouvant emporter 10 tonnes de fret et un attelage de mules, il est produit à 10 exemplaires. Ses principaux défauts sont sa faible vitesse de 5 nœuds et des capacités nautiques restreintes. Il est utilisé lors du débarquement de Narvik en mai 1940. Hélas, les péniches seront toutes perdues, soit au combat, soit à cause des mauvaises conditions climatiques. Ces pertes ne permirent pas le rembarquement des chars utilisés lors de cette campagne Entre 1927 et 1938, les recherches continuèrent et donnèrent naissance au LCM Mk I. D’un déplacement de 21 tonnes, il est capable d’emporter un char de 14 tonnes. Plus de 500 exemplaires seront construits. En 1940, l’US Marine Corps commande à la firme Higgins un transport de chars. Ainsi naît le LCM Mk II. Long de 45 pieds, il est capable d’emporter un char de 16 tonnes. Il est construit à 147 exemplaires. Son principal défaut est un manque d’étanchéité au niveau de la rampe de déchargement. Higgins remédie à ce problème et crée le LCM Mk III Long de 50 pieds (15 mètres), il sera construit à 8 631 exemplaires. Ce modèle remportera un immense succès et sera intensivement utilisé dans les opérations de débarquement en Europe et dans le Pacifique.
Les LCM étaient, soit transportés sur les bossoirs des transports, soit remorqués pour effectuer la traversée de la Manche. En raison du risque de chavirage du à la mer agitée, la plupart des LCM seront remorqués et leurs passagers n’embarqueront qu’à l’aube du 6 juin. Les conditions de transfert seront rendues extrêmement périlleuses par la hauteur des vagues.
Les soldats extenués par 2 jours de cale pour certains et souffrant du mal de mer doivent descendre le long de la coque des bâtiments de transport en s’aidant des filets. Le poids des équipements, l’humidité des cordes et l’instabilité des barges ballottées par la forte houle créant des vagues de plusieurs mètres feront que certains soldats seront malheureusement écrasés entre la paroi du navire de transport et celle de la barge. Ce seront les premières pertes du jour J. Engloutis dans une mer qui ne rendra jamais leurs corps, seul leurs noms gravés dans la pierre du jardin des Disparus du cimetière d’Omaha rappelle leur sacrifice.
A l’aube du 6 juin, les LCM auront la mission cruciale de transporter les équipes du génie et le matériel de destruction permettant de détruire les nombreux obstacles antichars et antipersonnels parsemant les plages d’Utah et d’Omaha
Le LCM Mk III donnera naissance à une version appelée Mk 6 qui sera construite à 2 718 exemplaires. Elle est plus longue de 2 mètres et permet l’emport d’un char Sherman.
Le transport d’un Sherman à bord d’un LCM Mk III est limite. Il ne reste que 20 cm entre les parois de la barge et les flancs du char. Etat de fait rendant impossible le chargement de la péniche à partir d’un transport lourd par mer agitée. Il est à noter qu’aucun navire n’est équipé de bossoirs suffisamment puissant pour hisser une péniche chargée d’un char.
La charge utile du LCM Mk III est impressionnante :
- un char de 30 tonnes Sherman
- une cargaison de 30 tonnes
- 60 combattants
Caractéristiques du LCM Mk III :
Longueur : 15,94 m Largeur : 4,29 m
Tirant d’eau : avant : 0,91 m arrière : 1,22 m
Déplacement : vide 26 tonnes, chargé 52 tonnes
Vitesse : 850 milles à 6 nœuds, 500 milles à 7 nœuds, 140 milles à 11 nœuds
Armement : 2 mitrailleuses lourdes (version US)
Protection : 6,5 mm de blindage pour le poste de conduite
Equipage : 4 hommes
Propulsion : 2 moteurs diesel de 110-225 cv, 2 hélices
Alain Beck
Sources :
Navires de débarquement 6 juin 1944 Yves Buffetaut Marines éditions
L’encyclopédie des armes N° 121 navires d’assaut 1939/1945 Edition Atlas
Album mémorial Overlord Jour J en Normandie Edition Heimdal
Jour J à l’aube les troupes d’assaut américaines en Normandie Jonathan Gawe Histoire § Collection
Documentation personnelle