Flak 18/37

 

8,8-cm Flak 18 et Flak 37

Les termes du traité de Versailles de 1919 imposaient des conditions très restrictives aux fabrications d’artillerie en Allemagne. Aussi les grandes firmes allemandes d’armement, comme Krupp à Essen, enverront des équipes en Suède pour poursuivre les travaux de recherche et de développement à l’abri des interdictions. Utilisant des fonds militaires clandestins,  les techniciens de chez Krupp travaillèrent chez Bofor sur un canon antiaérien de 75 mm. Mais l’armée allemande ne fut pas particulièrement satisfaite du résultat et demande l’étude d’une pièce plus lourde. L’équipe suédoise de Krupp produisit pas conséquent un nouveau et très moderne canon de 88 mm , dont la production en série commença en 1933 alors que le NSDAP (parti national socialiste) arrivait au pouvoir.

Le nouveau canon dénommé 8,8- cm Flak 18 (Flak pour Flieger-abwehrkanone, ou «  canon antiaérien ») fut immédiatement un succès. Son long tube pivotait sur un affût supporté par quatre flèches, le tout transporté sur une remorque à double essieu, ce qui permettait une mise en batterie rapide. Le tube, d’une seule pièce, fut remplacé par un modèle démontable en plusieurs parties. Seule, la pièce  située contre la chambre devait être changée après un tir prolongé. Ce nouveau modèle prit le nom de 8,8-cm Flak 36, bientôt remplacé par le 8,8-cm Flak 37 sur lequel on avait installé un relai de calculateur de tir, plus  adapté à une utilisation statique qu’en campagne. En pratique, les trois modèles étaient parfaitement interchangeables, et il n’était pas rare de voir un tube de Flak 18 sur un affût de Flak 37.Quelques changements furent introduits sur les armes, dès qu’elles entrèrent en service, comme la nouvelle remorque à double essieu. Toutes les séries de 8,8-cm Flak étaient adaptées pour des installations sur des plates-formes mobiles, y compris sur les wagons plats ferroviaires. Le 8,8-cm Flak devint une des armes les plus célèbres de toute l’armée allemande, car il était aussi efficace contre les chars que contre les avions. Après le baptême du feu, en Espagne, durant la guerre civile, et contre la France en 1939, on s’aperçut que la haute vitesse initiale, associée aux projectiles lourds et efficaces, faisait du 8,8-cm Flak le « tueur de chars » idéal. Cela devint tout à fait évident d’abord en Afrique du Nord, puis sur le front de l’Est. Comme arme antichar, le seul défaut du 8,8-cm Flak résidait dans sa hauteur et son encombrement. Au combat, on comptait plus sur sa portée et sa puissance que sur sa maniabilité.

Le 8,8-cm Flak fut également l’arme antiaérienne principale des armées en campagne et de la défense du Reich sous le contrôle de la Luftwaffe. Il ne fut jamais remplacé, comme c’était prévu, par un modèle plus moderne. En août1944, 10704 pièces des trois types se trouvaient en service . La production se faisait dans plusieurs centres industriels. Une grande quantité de munitions fut fabriquée pour ces armes, y compris une forte proportion d’obus antichars. A la fin de la guerre, seule la version pour les emplacements statiques continuait à être produite. Les 8,8-cm Flak étaient utilisés sur des plates-formes mobiles, sur des wagons, sur des emplacements de défense côtière, sur des bateaux légers et pour certains emplois expérimentaux.

Caractéristiques

8,8-cm Flak 18

Calibre : 88 mm.

Poids : en ordre de route, 6861 kg : en batterie, 5151kg.

Dimensions : longueur hors tout, 7,62 m ; largeur, 2,305 m ; hauteur, 2,418 m ; longueur du canon, 4,93 m ; longueur du tube, 4,124 m.

Pointage en site : +85° /-3°.

Pointage en azimut : 360°.

Plafond pratique : 8000 m.

Poids du projectile : HE (Hight Explosive, « obus brisant »), 9,24 kg.

Vitesse initiale : 820 m/s.

Source : Artillerie lourde antiaérienne 1939-1945 Fascicule n°60 édition Atlas

 

En situation de tir antiaérien

Configuration transport