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Rheintochter R-1

 

Les derniers missiles sol-air développés pour l’armée allemande  furent ceux de la série des "Rheintochter". Ces missiles sol-air furent conçus afin de frapper les formations aériennes alliées.

Ce projet prit corps en 1942, sur demande de la Luftwaffe à Rheinmetall-Borsig développa un missile sol-air devant atteindre un plafond de 12 000 m. Le résultat fut une énorme machine de 6 m de long, à deux étages de propulsion et combustion solide. Le missile emportait une charge militaire de 135 kg. Il était lancé à partir d’un bâti adapté sur un affût de pièce de 88 mm AA.

Les essais de tir commencèrent à la fin de l’été 1943, près de Leba, sur la Baltique. Plusieurs variantes de la version R-1 du missile ont été construites entre août 1943 et janvier 1944. Trois ont été lancées, atteignant une altitude de 6 km, une portée de 10 à 12 km et une vitesse de 485 m / s. Ces tests n'ont pas plu au ministère de l'Aviation, qui avait besoin d'une fusée pouvant atteindre une altitude de 10 à 12 km. Les essais ont donc été étendus, totalisant 82 lancements, avec seulement 4 échecs. Le missile a ensuite été emmené à Peenemuende pour des essais complémentaires sous la supervision de Dornberger.

Le Rheintochter R-1 fut donc relégué au rang de missile expérimental. Un nouveau projet R-3 fut développé pour les besoins opérationnels. 

La version initiale R-1 était propulsée par un propulseur à propergol solide à deux étages.

Cette version du Rheintochter utilisait une disposition aérodynamique canard et avait une longueur de 5,74 m, un diamètre de 535 mm et une envergure de 2,65 m. La masse au lancement était de 1748 kg, le deuxième étage totalisant 1000 kg. Le premier étage consistait en une charge de fusée solide s'épuisant à travers huit buses. En seulement 0,6 secondes, le missile atteignait  une accélération de 300 m / s. Après la poussée initiale, quatre stabilisateurs dans l'échappement contrôlaient le missile, les pales d'acier étant reliées par deux liaisons mobiles. Le deuxième étage était un moteur à propergol solide dans un boîtier en acier, de 510 mm de diamètre, qui fournissait 4100 kg/f pendant 10 secondes. Un fusible de proximité acoustique déclenchait l’ogive chargé d’explosif. Six fusées sur le deuxième étage étaient utilisées par l'opérateur pour orienter visuellement et guider la trajectoire du missile.

Pour la petite histoire, les Nazis songèrent à un projet fumeux qui ne dépassa heureusement, pas la planche à dessin, celui d’un Rheintochter piloté. Ce dernier faisait appel à l’intervention d’un pilote installé à plat ventre dans la nez du missile. Son rôle était d’en assurer le pilotage initial sur instruction d’un contrôleur au sol. Une fois le missile bien en place sur sa trajectoire d’interception, le pilote s’éjectait, s’en remettait à son parachute et laissait le missile achever sa course jusqu’à l’impact.

 

Caractéristiques

Type de missile : missile sol-air

Constructeur : Rheinmetall-Borsig

Moteur : propulseur à propergol solide à deux étages

Masse au lancement : 1748 kg

Longueur : 6,3 m

Diamètre : 0,54 m

Envergure : 2,75m

Vitesse 

Au décollage : 417 m/s

Croisière : 300 m/s

Altitude de croisière  : 8 000 m

Charge utile : 135 kg d’explosif

Guidage : MCLOS

 

 

 Sources : les armes secrètes allemandes collection : les documents Hachette